Outre le fait que l’électrification de l’automobile soit inéluctable, adopter une flotte partiellement ou entièrement électrique a de nombreux avantages. Fiscalité, primes, infrastructures : il existe de nombreux bénéfices pour les professionnels. On fait le point !
Les entreprises et le bonus écologique
Le bonus écologique accordé par le gouvernement pour les particuliers profite aussi aux entreprises. Le montant de ce bonus n’est pas le même, mais il est la pierre angulaire des diverses aides.
Comme les aides pour les particuliers, le bonus accordé aux entreprises a été diminué de 1 000 € au 1 er juillet 2021. Pour l’achat d’un véhicule au prix inférieur à 45 000 euros, les entreprises reçoivent actuellement une prime de 4000 €. Celle-ci descend à 2000 euros lorsque le montant du véhicule se situe entre 45 000 et 60 000 euros.
Comme pour les particuliers, une voiture électrique à plus de 60 000 euros n’ouvre le droit à aucun bonus. En revanche, la règle diffère un peu pour les professionnels, car des exceptions s’appliquent.
La première est l’achat d’un utilitaire électrique à plus de 60 000 euros, qui ouvre le droit à 2000 euros de bonus écologique. C’est aussi le cas d’un véhicule à hydrogène.
A partir du 1er juillet 2022, ces sommes que reçoivent les entreprises baisseront de nouveau. Les chiffres baisseront tous de 1000 euros, quel que soit le cas de figure, par rapport à ceux qui s’appliquent actuellement.
A noter qu’une autre nuance s’applique dans le cas d’une location de batterie pour le véhicule électrique. La revalorisation de la batterie sera plafonnée à 3000 euros, contre 6000 € pour les particuliers.
Prix du véhicule | Du 01.07 au 30.06.2022 | A partir du 01.07.2022 |
< 45.000 € | 4 000 € | 3 000 € |
45.000 – 60.000 € | 2 000 € | 1 000 € |
Voiture électrique > 60.000 € | 0 € | 0 € |
Utilitaire électrique et véhicule hydrogène > 60 000 € | 2 000 € | 1 000 € |
Voiture hybride rechargeable | 1 000 € | 0 € |
La prime à la conversion pour les professionnels
Comme pour le bonus écologique, la prime à la conversion s’applique aussi pour les professionnels. Ceux-ci pourront ainsi bénéficier d’une aide en mettant à la casse leur voiture polluante.
Il s’agit en l’occurrence de voitures possédant une vignette Crit’Air 3 ou plus. Cela concerne les voitures à moteur essence mises en circulation avant 2006 et les véhicules diesel datant d’avant 2011.
Les propriétaires qui achèteront une voiture à faibles émissions, c’est-à-dire une électrique ou une hybride rechargeable pouvant parcourir plus de 50 km sans émission polluante. Son prix doit également être inférieur à 60 000 euros.
L’aide accordée pour un véhicule particulier est de 2500 euros. Pour un utilitaire, elle monte à 5000 euros s’il pèse moins de 1305 kilos. S’il se situe entre 1305 et 1760 kilos, la prime grimpe à 7000 euros, puis à 9000 euros si le véhicule pèse plus de 1760 kilos.
Aucune TVS à payer avec une voiture électrique
Plusieurs avantages fiscaux sont destinés aux entreprises décidant de s’équiper de voitures électriques. Aussi, plusieurs aides viennent se greffer aux bonus purement financiers liés à l’achat.
La première est l’exonération de la Taxe sur les Véhicules de Société (TVS). Celle-ci concerne en France les entreprises qui possèdent, utilisent et louent des véhicules. La TVS est directement indexée sur la pollution des voitures.
Appliqué selon différents critères, le barème de la TVS prend en compte les émissions de CO2, mais aussi le type de carburant et l’année du véhicule. Mais une structure qui possèdera des véhicules dont les émissions sont inférieures à 50 g/km de CO2 en sera exonérée. Ainsi, une flotte constituée exclusivement de voitures électriques n’aura pas à payer la TVS.
La fiscalité avantageuse du ‘zéro émission’
Outre l’exonération de TVS, une entreprise qui électrifie sa flotte ne paiera pas de taxe sur la carte grise. Selon les régions, elle peut littéralement disparaître pour faire économiser quelques dizaines d’euros.
C’est le cas en Auvergne-Rhône-Alpes et en PACA, où les voitures peu polluantes – c’est-à-dire électriques, hybrides ou à hydrogène – ne paient pas cette taxe. Dans d’autres région, l’exonération est de 50% pour les voitures propres.
La déduction fiscale de l’amortissement des véhicules électriques est aussi plus importante. Le plafond est en effet variable selon l’énergie du véhicule et ses émissions polluantes. Une voiture électrique offre un plafond de 30 000 euros de déduction fiscale, contre 20 300 euros pour les véhicules dont les émissions polluantes sont comprises entre 20 et 49 g/km de CO2. Pour un taux d’émission compris entre 50 et 165 g/km, le plafond sera de 18 300 euros. Au delà de 165 g/km, le plafond est abaissé à 9 900 €.
Enfin, les voitures électriques bénéficient de règles spécifiques pour le calcul de l’avantage en nature pour les salariés :
- les frais d’électricité payés par l’employeur n’entrent pas en compte dans le calcul de l’avantage en nature ;
- un abattement de 50 % est à effectuer sur l’avantage en nature dans sa globalité. Le montant de cet abattement est plafonné à 1 800 € par an
- si l’employeur met à la disposition du salarié une borne de recharges, l’avantage en nature résultant de l’utilisation de cette borne par le salarié à titre privé est considéré comme nul
Advenir : faciliter l’installation de bornes de recharge
Mis en place par le gouvernement et piloté par l’Avere France, le programme Advenir finance l’installation de bornes de recharge par les professionnels. Il faut toutefois remplir certaines conditions pour y avoir droit.
Avant tout, il faut installer le point de recharge sur le parking – privé ou public – de l’entreprise. De plus, l’offre de fourniture et l’installation de l’équipement doivent avoir le label Advenir.
Les aides se réduiront d’année en année. En 2021, la prime équivaut à 30 % de la valeur des frais d’installation de l’équipement. Le montant de la prime maximale va dépendre de l’accessibilité du point de charge. Le plafond sera de 960 € HT par point de recharge si la borne n’est accessible qu’aux employés de l’entreprise. Si cette dernière décide d’ouvrir son installation à tous les usagers, le plafond se situe alors entre 2100 et 9000 € HT.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à accéder au site du programme Advenir.
Electrifier sa flotte sera bientôt une obligation
Pour les personnes encore peu convaincues par toutes ces aides, sachez que le gouvernement a mis en place une obligation progressive. En effet, les entreprises devront à l’avenir respecter des quotas d’électrification los du renouvellement de leurs flottes.
C’est l’Article 26A de la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) qui précise ces conditions futures à un renouvellement. L’obligation de passer à une voiture propre concernera 10% du renouvellement de flotte d’une entreprise privée dès le 1er janvier 2022.
En 2024, 20 % des nouvelles voitures de flottes devront être électrifiées, et ce chiffre grimpera à 35 % en 2027. En 2030, ce taux grimpera à 50 %.
Du côté des entreprises publiques, le taux de voitures propres dans le renouvellement d’une flotte est déjà de 30% de voitures électriques ou hybrides depuis le 1er juillet 2021. Celui-ci passera à 37,4 % de voitures 100% électriques ou à hydrogène en 2026.
Cependant, ces obligations concerneront les entreprises engageant plus de 50 collaborateurs et possédant une flotte de plus de 100 véhicules.
Un mot sur le bonus des camionnettes électriques peut-être ? 5 à 7000€ selon le code de l’énergie :
3° bis Pour les camionnettes au sens de l’article R. 311-1 du code de la route, dont le taux d’émission de dioxyde de carbone est inférieur ou égal à 20 grammes par kilomètre, le montant de l’aide est fixé à 40 % du coût d’acquisition toutes taxes comprises, augmenté le cas échéant du coût de la batterie si celle-ci est prise en location, dans la limite de 7 000 euros si le véhicule est acquis ou loué par une personne physique ou de 5 000 euros si le véhicule est acquis ou loué par une personne morale ;