Si elle n’est pas la plus efficiente, la Kia EV6 est l’une de celles qui se rechargent le plus vite. Suffisant pour assurer un voyage aussi vite qu’en thermique ?
Demi-sœur des Hyundai Ioniq 5 et Ioniq 6, la Kia EV6 est une proposition à part dans le segment des véhicules électriques. Derrière sa silhouette qui trompe son monde se cache un engin entre la grosse berline et le SUV. Mais ses consommations appartiennent davantage au segment des SUV : nous avons mesuré un appétit de 24,8 kWh/100 km sur un long trajet par l’autoroute, soit 312 km d’autonomie totale. Bref, une consommation supérieure de l’ordre de 13,7 % par rapport à la Hyundai Ioniq 6, qui peut changer le bilan final.
À lire aussi Essai – Skoda Enyaq iV 80 : les temps de recharge et de voyage de notre SupertestLa recharge en bref
- Puissance AC max. : 11 kW
- Puissance DC max. : 239 kW
- Temps de recharge AC (0-100 %) : 7 h 20
- Temps de recharge DC (10-80 %) : 18 min.
- Puissance DC max. observée : 234 kW @ 47 %
- Puissance moyenne observée : 192 kW (-19 %)
Courbe de recharge de la Kia EV6 RWD : un plein utile en 18 minutes
Comme toutes les voitures basées sur la plateforme e-GMP, la Kia EV6 dispose d’une architecture 800 V qui lui autorise des puissances de recharge de haut vol. Sur la brochure, le crossover peut encaisser jusqu’à 239 kW ! Dans des conditions parfaitement optimales, la courbe débute sous la barre des 200 kW jusqu’à 30 % de charge, puis monte encore d’un cran ensuite. Se forme alors un plateau entre 35 et 45 %, où il sera possible d’observer le pic de 234 kW à 47 %. Ensuite, la courbe est plus étonnante avec des variations dignes d’un encéphalogramme, pour s’établir à 114 kW à 80 % de charge (-51,3 % par rapport au pic observé). La fin de charge n’a rien d’inédite et suit la tendance rencontrée sur les Hyundai Ioniq 5 et Ioniq 6.
Au final, une recharge type de Kia EV6 réclame 18 minutes d’immobilisation. Cela se traduit par une puissance moyenne de 192 kW similaire à celle de la Ioniq 6. L’écart inférieur de 19 % par rapport au pic annoncé est dans la bonne moyenne. Vouloir passer de 80 à 90 % de charge peut aussi se montrer rentable en matière de temps puisqu’il ne faut attendre que 6 minutes de plus. Cependant, la fin de charge (90-100 %) est plus lente, par effet de contraste, avec 18 minutes supplémentaires. Au bout du compte, il faut prévoir 42 minutes pour passer de 10 à 100 %. C’est très rapide. Un Skoda Enyaq iV, qui impressionne à ce jeu, réclame 56 minutes. Une Tesla Model S demande 1 h 00 tout rond, alors qu’un Model Y peut rester immobilisé 1 h 05.
10 à 80 % | 80 à 100 % | 10 à 100 % | |
Temps de recharge (en min) | 18 | 24 | 42 |
Autonomie gagnée (en km) | 218 | 62 | 281 |
Si une mise à jour a permis de supprimer le trou après la barre des 80 % (nécessaire au système pour surveiller la batterie), la sensibilité du système demeure. À vrai dire, nous n’avons pu rencontrer qu’une seule fois cette courbe de recharge, sur une borne Ionity récente. Sur d’autres stations ou chez Fastned par exemple, nous n’avons jamais pu reproduire l’exercice. Seule constante au milieu de ces courbes inconstantes : un temps de recharge final de 20 ou 21 minutes maximum. Ce qui reste encore une excellente performance avec une moyenne de 164 kW supérieure à la quasi-totalité du marché. Et il n’y a pas de raison de s’alarmer aussi en matière de température : branchée à partir de 23 % par 8 °C extérieur et après avoir roulé à 130 km/h pendant 1 h 00, l’EV6 a pu faire un plein complet à 100 % en 45 minutes tout rond, temps de chauffe compris.
À lire aussi Essai – Hyundai Ioniq 6 : les temps de recharge et de voyage de notre SupertestReste que la bonne surprise vient au moment de se raccorder chez Total. Car en plus de la stabilité des recharges malgré des conditions très différentes (batterie froide ou chaude), l’exercice n’a rien d’interminable sur des bornes bridant la puissance à 175 kW. La courbe plafonne au maximum permis par l’unité de recharge de 15 à 60 %, pour ensuite rejoindre la courbe habituelle dès 75 % avec des niveaux de puissance à peine plus faibles. Au final, on a réalisé à plusieurs reprises des ravitaillements de 10-80 % en 20 minutes, et un 10-100 % d’essai en 45 minutes ! Et avec une facturation à la minute au moment de nos essais (cette station est depuis passée à une facturation au kWh), l’opération est très rentable.
Autonomie récupérée : 262 km en 30 minutes
Au coude à coude avec certains de ses concurrents en matière d’autonomie, le Kia EV6 prend le large au moment de faire les comptes. Il faut compter 15 minutes pour retrouver 184 km d’autonomie moyenne sur autoroute, et 30 minutes pour 262 km. Les EV6 et Ioniq 6 sont les seuls véhicules à ce jour dans notre rubrique à pouvoir se débrancher avant la barre des 45 minutes.
Temps de recharge (en min) | 15 | 30 | 42 |
Autonomie gagnée (en km) | 184 | 262 | 281 |
Coûts des recharges de la Kia EV6 RWD
Comme toutes les Kia hybrides rechargeables et électriques, l’EV6 peut bénéficier de la carte Kia Charge qui, avec l’offre Ionity Power (13 €/mois), fait tomber le prix unitaire à 0,29 €/kWh. C’est l’une des solutions qui propose le meilleur coût de revient avec 7,65 €/100 km sur l’autoroute, selon nos relevés de consommations et aux bornes. Au plein tarif Ionity (0,79 €/kWh), le coût monte à 20,84 €/100 km. Mais avec une telle énergie qui peut passer dans les câbles, la tarification à la minute de Total apparaît comme un cadeau. Car même au prix unitaire de 0,69 €/min, qui a tout de même de quoi refroidir, le coût de revient passe alors à 6,32 €/100 km !
Ionity (offre Kia) | Ionity | Fastned | Electra | Total (à la minute) | |
Prix unitaire (€/kWh) | 0,29 | 0,79 | 0,59 | 0,49 | 0,69 |
Prix total (10-80 %) | 16,7 | 45,5 | 34,0 | 28,2 | 13,8 |
Coût de revient (€/100 km) | 7,7 | 20,8 | 15,6 | 12,3 | 6,3 |
Temps de trajet pour 500 km : 4 h 52
Si la Hyundai Ioniq 6 est capable d’effectuer le trajet avec un seul arrêt aussi expéditif qu’une pause physiologique habituelle, la Kia EV6 ne peut pas en dire autant. Ce n’est pas tant son autonomie qui limite les étapes que la courbe de recharge. En théorie, il est possible de ne faire qu’un seul arrêt, avec une charge jusqu’à 100 % en trois quarts d’heure. Mais au petit jeu de laquelle va le plus vite, cette stratégie n’est pas la plus optimale. On a donc planifié deux arrêts, de manière à se présenter devant les bornes avec près de 10 % de charge.
À lire aussi Essai – Kia Niro EV : les temps de recharge et de voyage de notre SupertestAu final, nous avons ajouté 24 minutes de recharge à notre temps de parcours habituel, avec une pause de 16 minutes puis une autre de 8 minutes seulement, soit à peine le temps de souffler. Ajoutées au temps de trajet habituel et les deux arrêts, ces recharges portent le temps total du trajet de référence à 4 h 52. C’est 11 minutes de plus qu’en Ioniq 6, et similaire aux temps d’une BMW i7 ou d’une Mercedes EQE, deux électriques bien plus exclusives. À noter que si nous avions décidé de ne faire qu’un arrêt, le chrono final serait grimpé à près de 5 h 10.
La Kia EV6 ne propose pas de planificateur d’itinéraire dans son système embarqué. La navigation est capable de vous annoncer que l’autonomie est insuffisante pour rejoindre la destination, et vous propose de chercher des bornes. Cependant, elle ne récupère que celles à proximité, ce qui a très peu d’intérêt au moment où l’on prend la route. Il faut encore une fois s’en remettre aux planificateurs indépendants que sont ABRP et Chargemap. Les deux prévoient aussi deux arrêts, avec un total de 19 minutes de recharge pour le premier et 16 minutes pour le second. Deux outils qui se montrent donc parfaitement calibrés pour préparer les voyages avec ce crossover.
Vous voulez être sûr de ne rien rater de l’actu des voitures électriques ?
Le tableau récapitulatif ne semble plus mis à jour avec les nouveaux essais.
il était très pratique pour retrouver les informations principales pour comparer les différentes voitures;
allez vous l’incrémenter avec les nouvelles données?
merci
La capacité de la batterie est une chose ,,mais globalement l’efficience du véhicule est très important, moins il consomme, moins on a besoin de charger, moins on use la batterie.Quand à la chimie, effectivement les avantages du LFP sont incontestables même si elles sont un peu 0lus lourdes. certains constructeurs ne se concentrent que sur la capacité de la batterie dans un but purement marketing alors que la solution est ailleurs .
Petit rectificatif le planificateur permet de rechercher une borne à proximité , sur l’itinéraire ou à destination ce qui change un peu la donne. Mais je reconnais qu’il faut s’habituer au système pour profiter de toutes les fonctionnalités.
De plus on peut filtrer les bornes en fonction de l’opérateur, la puissance et éventuellement le type de connecteur. Un point non négligeable il permet également de voir la disponibilité des bornes en direct.
une mise à jour (déjà téléchargea au état unis et Canada) va permettre d’avoir un véritable planificateur).
Pas de planificateur d’itinéraire en 2023 : c’est une blague ?
Concernant l’architecture 800V : au delà du discours marketing, pensez vous vraiment que ce qui limite la vitesse de charge est l’échauffement des busbars de la batterie? Ca ne serait pas plutôt l’échauffement et le type des accumulateur ? Sinon comment fait Tesla pour avoir une puissance max à 250kW avec un bus 400V ?