Pour nombre de détracteurs, le développement de la voiture électrique impose la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. Une idée déconstruite depuis par les acteurs de l’énergie eux-mêmes, RTE et EDF en tête.
Une vieille idée reçue, souvent relayée sur les réseaux sociaux, est que la voiture électrique va saturer le réseau électrique. Une fois mises en circulation par millions, beaucoup imaginent que les voitures électriques iront mettre à plat notre capacité de production d’énergie. En conséquence, le France serait contraint de construire de nouvelles centrales nucléaires. Certains ajoutent qu’il faudra importer de l’étranger de l’électricité au bilan carbone moins favorable (notamment d’Allemagne avec son soi-disant charbon, ce qui est également faux, le renouvelable y étant majoritaire).
Tout ceci est totalement faux, et surtout, cette idée née depuis plus de dix ans se confronte à plusieurs études et rapports. Explications.
Une étude détruit l’intox
En 2017, RTE a enquêté sur l’impact d’une électrification massive du parc automobile, mise à jour en 2019. Pour 2035, l’entreprise présente plusieurs scénarii, avec deux évolutions du parc aujourd’hui constitué d’environ 40 millions de voitures :
- Médian : 11,7 millions de voitures rechargeables (30% du total), dont 4,7 millions d’hybrides rechargeables, plus 112.000 VUL
- Haut : 15,6 millions de voitures rechargeables, (40% du total), dont 3,4 millions d’hybrides rechargeables, plus 156.000 VUL
La demande en énergie par an serait respectivement de 29 et 40 TWh/an sur les deux scenarii principaux « Crescendo » (sans pilotage de charge) et Opera (avec pilotage). Attention, certains prennent ce chiffre de manière brute, en ne l’associant qu’à la consommation « d’un pays comme le Danemark ou la Normandie ». Avec une bonne perspective, cette énergie représente seulement 6 à 8 % de la consommation totale d’électricité en France, sur la base d’un total de 500 TWh. Sur un scénario extrême « Forte », RTE estime la demande entre 32 et 45 TWh.
En comparaison, Enedis disposait en 2018 de scénarii plus modérés. Le gestionnaire de réseaux visait entre 3,2 à 9,6 millions de véhicules électriques ou hybrides rechargeables. La demande en électricité y était de 8 à 25 TWh, soit 2 à 5 % du total en France.
Tout le monde ne charge pas en même temps
Que se passerait-il si toutes ces voitures se rechargeaient en même temps ? La consommation instantanée en pointe hivernale grimperait de 2,2 à 3,6 GW dans un scénario de recharge non pilotée.
Cette hypothèse est extrême, puisqu’il serait absurde de penser que toutes les voitures se brancheraient simultanément. Tout le monde n’utilise pas sa voiture tous les jours. Et même en utilisation quotidienne, une recharge par jour n’est pas la norme. D’ailleurs, RTE dispose d’une recharge « systématique » à 85 % dans son scénario le plus extrême, et non 100%. Le rapport précise que la distance moyenne est « d’environ 35 à 40 km par jour », la batterie permettant donc « de réaliser l’équivalent d’une semaine de déplacements ». 28 % des véhicules ne seraient même pas utilisés en semaine, et 50 % le week-end.
Un utilisateur recharge une fois tous les 2-3 jours, et pas nécessairement aux mêmes heures. D’ici 2035, les bornes seront légion. Il sera possible de recharger en journée à son lieu de travail, près des commerces sur borne publique. Les voitures électriques auront également un pilotage de la recharge. Cette dernière pourra s’adapter en fonction du besoin, de la consommation du réseau et/ou des heures pleines/creuses. Avec ces outils, les pics de consommation seraient moins nombreux qu’avant, puisque RTE estime -5,2 GW.
À lire aussi Voiture électrique : le comportement des usagers au cœur d’une étude d’EnedisLa recharge bidirectionnelle ou V2G (« vehicle to grid » ou « véhicule à réseau ») est une option pour redistribuer l’énergie des voitures à batterie pleine en cas de pic de consommation. Ces véhicules viendraient se recharger une fois le pic passé. Pour plus de renseignements, Enedis a publié un rapport plus précis en décembre 2020 sur l’importance et les possibilités de pilotage de la recharge de voiture électrique.
Pour rassurer, voici ce que le rapport indique en conclusion de ses scenarii :
- « Dans tous les scénarios, le parc de production français sera largement capable de produire la quantité d’énergie consommée par les véhicules électriques ».
- RTE, « Enjeux du développement de l’électromobilité pour le système électrique », mai 2019.
Une énergie plus verte et une consommation inférieure
Ne prendre en compte que la voiture électrique serait une erreur. 40 TWh de consommation annuelle en voiture électrique ne signifie pas qu’en 2035, la France devra produire 40 TWh supplémentaires. En effet, il faut considérer la demande future en énergie, et sa diversification.
Tous les secteurs vont s’orienter vers l’efficience énergétique et notamment le plus gourmand, celui du bâtiment. Avec une isolation thermique performante et des rénovations en masse, la consommation en électricité pour le chauffage baissera drastiquement. « Dans tous les cas, la consommation des véhicules sera inférieure à celle des radiateurs électriques actuelles qui représente 28% des 158,5 TWh de la consommation résidentielle » assure RTE. Les produits électroménagers sont également moins demandeurs. Le développement du télétravail viendra aussi considérablement la demande venant de lieux d’activité professionnelle.
La demande donc croissante pour le véhicule électrique va balancer la baisse de consommation. De fait, aucune nouvelle centrale ne sera nécessaire. Pour preuve, la consommation en France était de 513 TWh en 2010, 478 kWh en 2018 et 474 TWh en 2019, selon ces données disponibles en open source.
L’électricité distribuée sera aussi de nature différente. La part des énergies renouvelables augmente. Moins que chez nos voisins allemands, mais surement. L’objectif est toujours de parvenir à moins 50% de nucléaire dans le mix d’ici 2035. La Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) prévoit exactement 48 % de nucléaire, contre 48 % de renouvelable et 4 % de gaz. Cela se répartirait entre 22% d’énergie éolienne, 13% de solaire, 11% d’hydraulique et 2% de bioénergies. RTE assure en complément que la France possèdera une capacité de 635 TWh de production en nucléaire et renouvelable.
Des voitures moins nombreuses
Un autre facteur souvent mis de côté est qu’une voiture électrique ne va pas systématiquement remplacer une thermique. Le parc automobile français compte environ 40 millions de véhicules légrs, dont 32 millions de voitures et 8 millions de véhicules utilitaires. Ce chiffre est déjà en stagnation depuis 10 ans selon les chiffres officiels, et devrait décliner dans les années 2020.
Une des raisons est l’urbanisation de la société. Les habitants abandonnent leur voiture au profit de transports en commun. A cela s’ajoute le fort développement du télétravail et l’essor des nouveaux services d’autopartage.
Enfin, RTE a étudié le développement massif de la voiture autonome dans un scénario « Alto ». Dans celui-ci, avec 1 million de « robots-taxis », le parc automobile baisserait à 32 millions de véhicules. Le bilan énergétique est toutefois négatif. Ceci s’explique en raison de trajets fréquents réalisés à vide (pour venir à disposition de l’utilisateur) et le fort taux d’utilisation qui limite les possibilités liées à l’optimisation de la recharge.
Vous avez des techniques de calcul très particulières : je prends la première ligne première colonne de votre graphique, 29 TWh par an cela fait (on divise par 24*365) 3,3 GW de puissance MOYENNE et vous trouvez un maxi à 2,2 GW, comment faites-vous ?
Un petit bémol sur cette article. tout d’abord le télétravail ne va pas réduire les consommations électriques mais l augmenter.
les bureaux seront chauffer comme avant pour les présents et les personnes chez elles en télétravail mettront le chauffage en marche la journée alors qu’il était en veille en attendant le retour des propriétaires. la seule économie potentielle possible serait celle du trajet .
deuxième bémol le gouvernement veut aller vers l interdiction des chauffage à base d énergie fossile pour les habitations et remplacement par de l’électrique via pompe à chaleur et autres, cette situation va aussi beaucoup augmenter la consommation, et probablement plus que le VE.
J’avais lu que les véhicules thermiques consomment 12 kWh aux 100 km d’électricité (à 6 litres/100 km) ! Soit 30 % du parc nucléaire français utilisé pour le raffinage du carburant. Le remplacement du parc automobile pétrolier en électrique augmenterait de 10% la consommation électrique, donc en ne raffinant plus le carburant transport, au final on aurait une baisse de 20% du parc nucléaire grâce aux véhicules électriques….J’ai tout faux ?
qq références documentaires françaises ou mondiales sur le nucléaire, c’est fou comme tout le monde pense avoir de façon innée la réponse évidente à toutes ces questions …
lisez au moins les résumés si vous n’avez jamais passer de temps à creuser le sujet !
Sur les couts du nucléaire, le rapports de la cour des comptes :
https://www.ccomptes.fr/fr/publications/le-cout-de-production-de-lelectricite-nucleaire-actualisation-2014
sur le sujet particulier de l EPR :
https://www.ccomptes.fr/fr/publications/la-filiere-epr
Sur les risques liés au nucléaire, les rapports des agences de l’ONU spacialisées (OMS, UNSCEAR) ou en France (IRSN) :
https://www.who.int/mediacentre/news/releases/2005/pr38/fr/
https://www.unscear.org/unscear/en/fukushima.html
https://www.irsn.fr/FR/connaissances/Installations_nucleaires/Les-accidents-nucleaires/accident-fukushima-2011/Pages/sommaire.aspx
pour les plus feignants, qq vulgarisateurs sur le net qui enfin font l effort de se référer aux données scientifiques ou économiques ci-dessus, mais mieux vaut aller à la source directement :
https://www.youtube.com/watch?v=VHjUv8kY0W8
https://www.youtube.com/watch?v=utyT8Z4qEaA
La bonne vieille fable du nucléaire.
Le nucléaire coute le triple du solaire et le double de l’éolien.
Les USA ferment les centrales nucléaires en avance sur leur fin de vie, dès qu’elle ne sont plus rentables, c’est à dire depuis 5 ans.
L’allemagne pareil.
Tout deux réduisent leur fossiles en élec au méme moment.
La France dort sur ses lauriers radioactifs. Bonne nuit à tous.
Petite précision :
1) le prix de l’électricité nucléaire augmente d’année en année.
2) Le prix de l’électricité solaire et éolienne baisse d’année en année
3) Le nucléaire coute 3 à 5 fois plus que le renouvelable, aujourdhui.
Quelques erreurs grossières dans l’article :
le mix électrique allemand est très carboné, et les renouvelables n’y sont pas majoritaires ! Donc importer de l’électricité pour alimenter des véhicules électriques « propres » serait quelque peu stupide.
Ensuite, il est envisageable que les batteries des voitures puisse secourir le réseau en cas de pénurie de courant, mais encore faudrait-il que leurs propriétaires soient d’accord (car si la batterie est à plat, la voiture est in utilisable !). Il faut aussi savoir que la durée de vie d’une batterie est directement liée au nombre de cycles charge/décharge, donc que cette technique « userait » les batteries prématurément.
Mais au final, ce sera bien le « réseau » c’est à dire essentiellement les centrales nucléaires qui devront fournir les quelques 40 TWh supplémentaires (10% de la consommation actuelle) nécessaires pour alimenter les véhicules. Or notre parc de production actuel est « juste », notamment suite à l’arrêt des deux réacteurs de Fessenheim pour des raisons strictement politiques (plaire aux Verts !) : RTE lui-même a peur que des coupures d’électricité aient lieu dès cet hiver. On ne voit pas comment, sans nouvelles centrales, le réseau pourrait prendre en charge 10 % de consommation supplémentaire.
Je ne comprend pas qqchose si on parle de nucleaire, en expliquant avec des chiffres que ca coute plus cher a fabriquer a entretenir a produire a demonter, que ca peut tuer la moitié d’un pays.
Certain nous explique que pour rien au monde il ne faudrait changer.
La technologie des annees 70 a évoluée ce qui a pu etre vraie hier ne l’ai pas forcement aujourd’hui.
Mistere.
Calcul facile pour 40 millions de VE, C’EST L’ÉQUIVALENT D’ENVIRON LA PRODUCTION DE SEULEMENT 10 RÉACTEURS NUCLÉAIRES! !
35Km par jour en moyenne en peri-urbain à 15 KWh/100Km pour 40 millions de VE = 200 GWh
Je sais que ce n’est pas directement lié au sujet de l’article, mais le hasard fait qu’il qui tombe la veille d’une nouvelle augmentation tarif de l’électricité au 1er février: +1.6% TTC pour les particuliers (+1.9% HT), +2.6% TTC pour les professionnels.
Depuis 2006 l’augmentation du tarif HT est d’environ 50%. Et ça ne va pas s’arrêter: l’Union Française de l’Electricité (UFE) prévoyait dans une étude parue en 2012 une hausse de 50 % du prix du kWh d’ici 2030, notamment pour financer les énergies renouvelables.
Donc même s’il n’y aura pas besoin de nouvelles capacités nucléaires, le prix continuera d’augmenter.
Certaines hypothèses me semblent discutables: ‘Avec une isolation thermique performante et des rénovations en masse, la consommation en électricité pour le chauffage baissera drastiquement’: s’ils comptent sur l’isolation à 1€ qui n’est pas accessible à tout le monde et qui est envahie par des arnaqueurs qui font n’importe quoi, on n’est pas prêt d’y arriver!
Après, on peut sortir tous les chiffre qu’on veut, mais quand on voit que, cet hiver, au premier « coup de froid » (et quel coup de froid…), on nous a annonce des potentielles coupures.. Ça m’intrigue énormément. Je ne suis pas du tout anti ve (j’en ai une), mais à un moment, des questions se poseront je pense..
Ou l’art de tordre les chiffres pour les faire correspondre à ce que l’ont veut démontrer.
Dans un monde idéal ou l’on peut tout optimiser, peut être qu’on pourrait se passer de centrales en plus pour alimenter les VE. Peut être même que les VE pourraient suppléer aux défaillances volontairement programmées d’un reseau alimenté en ER.
Dans le monde réel on ne peut pas tout optimiser et nos désirs ne deviennent pas des réalités, même en y pensant très fort.
Et les batteries des VE doivent servir à faire rouler les voitures et éventuellement à passer les pointes de consommation en hiver. Pas à suppléer aux défaillances d’un réseau dont on aurait rendu l’alimentation volontairement intermittente en développant à grand coup de milliards les ER, inutiles en France.
Et pourquoi vouloir limiter le nombre de VE à 15 millions, est ce qu’il y aurait des Français de seconde zone qui n’auraient pas droit aux VE ?
Il faut donc faire le calcul avec l’intégralité du parc, soit 40 millions de véhicules. Parce que tabler sur une hypothétique diminution d’un parc qui n’a cesser d’augmenter et continue d’augmenter, c’est une hypothèse incertaine, il est tout aussi probable que le parc continue d’augmenter, tout comme il est probable que la consommation d’électricité continue d’augmenter, même hors VE.
Donc plutôt que de torturer les chiffres pour essayer de faire croire que les VE n’ont pas besoin de nucléaire pour rouler, et qu’on aura pas besoin de quelques EPR de plus. Il serait préférable d’admettre la réalité et que oui les VE roulent au nucléaire et qu’il faudra quelques réacteurs de plus et d’expliquer en même temps que loin d’être un problème c’est une chance pour notre pays.
Une autre réalité, c’est que contrairement à ce que laisse penser l’article la production électrique en Allemagne à un bilan carbone catastrophique, avec 400 gr de co2 par kWh contre 40 en France, et ce malgré, ou devrait on dire, à cause des centaines de milliards investis dans les ER.
Bonjour
Merci pour ces informations utiles pour montrer l’impact des voitures électriques sur la consommation d’électricité en France. Par contre vous posez mal la question. L’important est de savoir si l’électricité utilisée par les voitures électriques sera carbonnée ou pas. La bonne nouvelle est qu’en France production de l’électricité émet très peu de CO2 grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables (hydraulique principalement) ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays et notamment en Europe l’Allemagne qui produit une électricité 8 à 10 fois plus carbonnée que la France car elle a des centrales au charbon qu’elle utilise massivement lorsqu’il n’y a peu de vent et de soleil..
Donc la vraie question est l’impact de la voiture électrique sur le climat avec les émissions de CO2 émises lors de sa fabrication et de son utilisation. IL y aura malheureusement beaucoup de pays ou la voiture électrique n’aidera pas la lutte contre le changement climatique si la production d’électricité est faite avec du charbon , du pétrole ou du gaz
Pour rappel, le nucléaire qui a aussi certains inconvénients (comme toutes le énergies…) est très bon pour le climat car il émet très peu de CO2 (6g/kwh).
Flexitanie :Une expérimentation du v2g pour les entreprises en occitanie
https://www.youtube.com/watch?v=-U4sXxhhRk4
le principe est de recharger la flotte de vehicules de l’entreprise quand l’energie et abondante, et d’utiliser l’energie des batteries ( un petite fraction ) pour alimenter l’entreprise quand l’energie … le but etant de lisser la consommation d’energie donc de mettre en route des centrale d’appoint. L’entreprise à besoin d’installer une borne v2g (qui lui coute le même prix avec les aides qu’une borne standard) mais gagne de l’argent en laissant ses vehicules branchés lorsque non utilisés ( soir, week end etc ).
Je suis surpris qu’un site comme AP ne donne pas plus d’information sur le sujet, et plus de précision techniques.
C’est clair et appliqué : la mise en place d’un parc massif (non exclusif, hein!) de véhicules électriques va permettre de baisser significativement la part du nucléaire. Justement parce que les ENRi n’étaient pas stockables, elles le deviennent grâce aux véhicules électriques, les smart grids, le V2G (vehicle to grid), et le contrôle du moment de recharge (la journée au boulot est plutôt à éviter car période de pointe de conso). Donc la batterie des VE va devenir un stockage des ENR, et fournisseur pour absorber les pointes de conso.
La Vendée est département pilote sur cette technique depuis 2013. C’est d’ailleurs pourquoi le CNAM a monté une école d’ingénieurs « Smart grids » à La Roche sur Yon.
D’ailleurs, si l’on impose 35 millions de compteurs communicants (LINKY) en France, c’est bien pour assurer cette transition énergétique vers le V2G (même si l’on fait croire à M. Lambda que c’est pour baisser sa conso).
Près de chez moi (17100 Saintes), il y a des « producteurs » d’énergie privés qui ne fonctionnent ni sur PV ni sur éolienne, mais exclusivement sur batteries ! Donc stockent en période creuse, et fournissent en pic de conso.
Donc s’il y en a encore qui pensent que le VE augmenterait le parc nucléaire, ils ont au moins 10 ans de retard sur l’info.
Partons d’une proposition dans laquelle on abandonne complètement le pétrole dans les transports routiers, c’est-à-dire qu’on généralise les véhicules et Poids Lourds électriques. C’est nécessaire si l’on veut atteindre l’objectif français de neutralité carbone en 2050. Supposons qu’en 2050 le trafic routier sera très semblable à celui d’aujourd’hui.
La conception actuelle « bornes de recharge » ne permet pas la généralisation des véhicules électriques car le temps de recharge de la batterie est pénalisant pour de longs trajets. De plus, il faut bien que les stations-services puissent en 2050 gérer le ravitaillement en énergie de plusieurs dizaines de millions de véhicules avec des périodes de pointe, comme actuellement.
Il faut donc dans cette hypothèse essayer de diminuer au maximum la consommation d’énergie du transport routier et régler le problème de l’autonomie limitée des véhicules sur de longues distances.
Proposition : système de batteries amovibles standardisées compatibles tous types de véhicules ; les batteries vides sont rechargées par les stations-services. À chaque arrêt en station-service vous échangez en peu de temps vos batteries vides par des batteries déjà rechargées.
Batteries de 30 kg sur les deux flancs du véhicule. L’échange en station-service via un robot prendrait 2 à 3 minutes, le conducteur restant à bord. Pour un véhicule de type Zoé : 2 batteries de chaque côté, échange de 3 vides. Pour une familiale : 3 batteries de chaque côté, échange de 5 vides.
Le poids de tous les véhicules électriques est divisé par 2, par exemple une nouvelle Zoé aura 120 kg de batteries : 2 fois moins de poids qu’actuellement, avec la même autonomie entre deux arrêts.
Un véhicule électrique type Zoé consomme 2 fois moins d’énergie qu’un véhicule équivalent fossile, comme une Clio essence ou diesel. Alors, en divisant le poids de tous les véhicules électriques par 2, pourrait-on diviser par 4 la consommation d’énergie du transport routier ?
Toute l’énergie finale du transport routier est égale à 506 TWh (calcul selon le rapport énergie transports routiers / énergie totale ; chiffres 2016). En première approche, des véhicules électriques 2 fois moins lourds diviseraient le besoin d’énergie par 4 : 506/4 = 126,5 TWh.
C’est un peu plus de 126,5 TWh car 13 % des véhicules sont des Poids Lourds. Transportant le même poids de marchandises, le nombre de Poids Lourds 2 fois moins lourds serait doublé : leur consommation ne sera divisée que par 2. Donc il faut 141 TWh annuellement pour tout le transport routier.
141 TWh dans des batteries amovibles au lieu de 253 TWh grâce à l’optimisation par la réduction du poids des véhicules. Le besoin national de batteries est réduit d’un facteur 1,79 avec 1,79 fois moins de pression sur les matières premières et le recyclage. Et on divise par 1,79 le besoin d’installations de production d’électricité pour le transport routier en remplacement du pétrole.
Une question se pose maintenant : avec quelles installations de production d’électricité toutes les stations-services de tout notre réseau routier et autoroutier pourraient être capables de recharger les batteries pour l’ensemble du trafic routier ?
Proposition : réseaux autoroutiers et routiers = une grande centrale solaire. L’électricité produite par les panneaux photovoltaïques recharge les batteries amovibles en stations-services. Gestion de ces installations par des concessions analogue aux concessions autoroutières. Zéro artificialisation des sols pour ces installations de production électriques.
Il y a un défaut majeur dans les scénarii : l’isolation des bâtiments diminue l’énergie consommée (encore qu’une étude allemande relativise un peu cette conclusion) mais la fin du fioul et du gaz dans le chauffage résidentiel va rajouter une demander énorme, pas aussi optimale que le passage du VT au VE.
Par ailleurs, quelque soit la puissance installée en ENRi, un soir d’hiver sans vent, la production est de zéro, il n’y a rien à y faire, c’est physique. Donc avoir une puissance pilotable égale au pic annuel est essentiel pour assurer la stabilité du réseau.
Pour finir, l’intérêt de combiner deux systèmes à coût de fonctionnements quasi nul, est peu utile à part pour renchérir le prix de l’électricité et réduire les moyens accordés à la maintenance des moyens de production. De plus les ENRi demande 10 à 100 fois plus de matériaux pour être construites, et sont des importations (donc destructrices d’emplois) de Chine pour le PV, d’Allemagne ou des USA pour les éoliennes.
Autant l’intérêt des ENRi est totalement clair dans un pays à la production d’électricité très carbonée, autant chez nous il y a d’autres sujets plus importants et rentables (i.e. en quantité d’émissions évitées par euro investi) à traiter. Quant à l’objectif de 50% de nucléaire, il n’a strictement aucun sens (soit on considère que le nucléaire, c’est le maaaal, et il faut le passer à 0, soit on considère que c’est un des moyens à notre disposition pour produire une électricité décarbonée, et alors il n’y a pas de raison de vouloir une part plus ou moins haute que ce qui sera optimal). D’ailleurs, en puissance installée, on est déjà à 50%…
Cette fable de l’énergie propre…
J’ai toujours pas compris pourquoi construire de nouvelles centrales nucléaires serait négatif…
Ça reste l’énergie qui tue le moins par kWh produit, ça génère des emplois en France, c’est totalement pilotable, et les déchets peuvent être réutilisés dans des surgénérateurs ou enterrés définitivement (je rappelle que le pétrole est resté bien sagement dans des poches souterraines plus de cent millions d’années, et il n’était pas dans des cuves en acier recouvertes de béton)
Ah oui : si on compte tout le prix du stockage et de l’intermittence, ça reste même moins cher que les renouvelables intermittents.
On préfère des emplois en chine, du bétonnage à fond les ballons, et le triplement de la facture comme en Allemagne…
Après tout sur Moteurs Ecologiques, on pense être écolo avec une Tesla de 2 tonnes et une éolienne. La nature va malheureusement nous rappeler à la réalité…
Voila un tres bon sujet, avec des chiffres et des rapports. Ca fait plaisir de savoir que nous avons de belle alternative au nucleaire.
De la planification de l’education et ca marchera.
Apres viendra les lobbies les desinformateur, les opinions la peur les moutons, et je pense que l’on va se retrouver avec quelques EPR pour encore 60 ans.
Les véhicules thermiques consomment indirectement de l’électricité.
On n’y pense pas, mais les raffineries sont d’énormes consommatrices d’électricité.
Les voitures électriques remplaçant petit à petit les voitures thermiques,
les raffineries devraient cesser de tourner à plein régime, puis finir par disparaître. 
L’électricité qu’elles ne consommeront plus alimentera alors les VE.