Si Renault ne suit pas encore la guerre des prix lancée par Tesla pour les électriques, Automobile-Propre a remarqué que la marque se fait plus agressive avec ses modèles hybrides. On vous explique pourquoi.
Lors de la présentation de ses résultats financiers du premier semestre 2023, que nous avons suivie, Renault l’a redit : il n’est pas encore question pour lui de baisser les tarifs de sa Megane électrique. Et donc de répondre à la guerre des prix lancée par Tesla, mais aussi MG, sur le marché de la voiture branchée.
En revanche, le discours n’a pas été le même pour les hybrides. Thierry Piéton, directeur financier du groupe, a évoqué une diminution des tarifs en donnant en exemple la Clio et l’Arkana. Ces deux modèles viennent d’être restylés, l’occasion de mettre en place une nouvelle gamme.
Et c’est vrai : nous avons décortiqué les grilles tarifaires, et nous avons eu de bonnes surprises sur les version hybrides. Le prix de départ de la Clio E-Tech augmente un peu, passant de 23.050 à 23.500 €, mais ce prix ne correspond plus à la finition de base equilibre, mais à l’evolution, mieux dotée. La techno est pour sa part passée de 25.550 à 24.900 €. Du côté de l’Arkana, l’E-Tech evolution est passée de 34.000 à 33.000 €, la techno de 35.550 à 34.600 € !
Thierry Piéton a expliqué que les coûts de production avaient baissé, notamment grâce à une baisse des prix des matériaux. Renault a donc « saisi une opportunité » pour repositionner ces modèles, sans pour autant renoncer à ses marges… qui seraient même encore améliorées.
Renault n’a heureusement pas voulu tirer sur la corde en ne faisant pas profiter au client de la baisse des coûts de production. Un juste retour des choses, les prix ayant été augmentés ces dernières années, avec pour justification la hausse des coûts (énergie, matériaux, transports…) !
Si Luca de Meo ne veut plus voir Renault dévaloriser et brader ses produits, il a tenu à ce que Renault garde un positionnement de constructeur généraliste. Pas question donc de venir titiller le premium comme le fait Peugeot, qui se décrit maintenant comme un généraliste premium et n’hésite plus à avoir des prix corsés.
Renault semble miser lui sur de la rentabilité raisonnée et raisonnable. D’ailleurs, dans les deux communiqués qui présentent les nouveaux prix des Clio et Arkana, on retrouve un mot pour qualifier la gamme : « compétitive ». S’il ne cherche pas à être le moins cher, Renault veut être bien placé dans la catégorie, avec un bon rapport prix/équipements. Et cela s’est vu avec ses nouveaux SUV compacts, l’Austral et l’Espace.
L’Austral hybride E-Tech 200 ch commence à 40.000 € en finition evolution. Hors ristourne, un Ford Kuga hybride débute à 41.400 €, un Toyota RAV4 commence à 44.500 €. Hyundai reste toutefois plus agressif avec un ticket d’entrée à 35.550 € pour son Tucson hybride simple.
L’Espace se démarque aussi. Devenu une version allongée et 7 places de l’Austral, il est affiché à partir de 44.500 € en E-Tech 200 ch. Pour trouver un 7 places hybride, chez Toyota c’est le Highlander à 68.000 €, chez Hyundai le Santa Fe à 44.050 €, mais en étant moins bien équipé et soumis à un malus (ce qui n’est pas le cas de l’Espace).
Si le Losange a rendu ses modèles plus attirants, ce qui permet d’augmenter les prix, les clients étant prêts à dépenser plus pour une Renault, le constructeur français ne peut rester de marbre face à la pression concurrentielle. Elle devient forte sur le marché de l’hybride, plus mature que celui du 100 % électrique. A cela s’ajoutent les craintes sur une baisse générale des commandes de voitures neuves en France depuis le printemps, ce qui commence à re-remplir les stocks des concessions et relance la bataille des promos. Et donc la mise en concurrence par le client à la recherche d’un nouveau véhicule.
Si Renault retarde la baisse des prix de ses électriques, la marque débute donc par les thermiques et hybrides. Il est aussi plus facile de serrer les tarifs sur des modèles dont les bases et moteurs sont mieux rentabilisés et génèrent plus de volume, alors que les électriques ont demandé de lourds investissements et se vendent encore en quantité plus limitée. Exemple au premier semestre 2023, avec 23.000 Megane écoulées, contre 40.000 Austral ou 41.000 Arkana.
Le moteur de ce dernier est le même que celui de la Clio et est désormais utilisé par le Dacia Jogger. La première hybride Dacia est déjà un succès, représentant un quart des ventes du modèle. Toujours plus de volume donc pour les éléments techniques, autre élément clé pour aider à baisser les prix.
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Une image de véhicules non fiables et chers….ça va être très compliqué .En plus Renault rame à contre courant en ne rendant pas compétitifs leurs VE.
Si en plus Tesla s’implante en France…ça va sentir le cramé pour Renault .
Peut-être aussi parce les moteurs thermiques hybrides sont une techno polluante et dépassée qui voit ses ventes baisser régulièrement.
C’est dommage pour les modèles électriques, je suis sur qu’une baisse de prix sur MEGANE E-TECH bousculerai le marché, bonne auto jugée par l’ensemble de la presse mais beaucoup trop cher.
Qu’ils s’alignent sur la TM3.