S’il y a un argument avancé par les détracteurs de la mobilité électrique qui fait bien rire les électromobilistes, c’est le manque de plaisir que procureraient aujourd’hui les voitures électriques à l’usage. L’évolution technologique a fait table rase des mauvaises expériences du passé.
La voiture électrique c’est pas fun ?
L’impression de lourdeur au lancement et dans les côtes, un manque de reprise à l’accélération, des autonomies qui s’effondrent au dessus de 80 km/h, choisir entre le froid et l’assurance de rentrer chez soi en hiver, des batteries qui lâchent sans raison apparente et subitement, de mauvaises répartitions des masses qui entraînent des déséquilibres, des rituels particuliers pour passer les vitesses avec les modèles conçus pendant la Seconde Guerre mondiale et quelque temps encore après, etc. : Oui, les pionniers de la mobilité électrique ont connu tout ça avec les modèles équipés de batteries au plomb ou nickel-cadmium.
Il fallait être zen, peu exigeant ou très écolo dans l’âme pour supporter les caractéristiques des voitures électriques au XXe siècle.
Il arrive encore aujourd’hui que des automobilistes abandonnent la voiture électrique. Mais quasiment jamais parce qu’elle n’apporterait pas de plaisir. Au contraire, ils le font le plus souvent, en regrettant d’avoir à s’en passer, parce que le nouveau modèle leur est financièrement inaccessible, qu’ils rencontrent des problèmes de disponibilité de borne pour en recharger les batteries, et/ou que l’autonomie est encore trop juste pour leurs besoins réels.
Dans la très grande majorité des cas, le retour à un modèle thermique est perçu comme temporaire, en attendant que toutes les conditions soient bien réunies pour retrouver une nouvelle voiture branchée.
Quelques exceptions
Bien sûr, il est encore possible de trouver aujourd’hui des véhicules électriques à 4 roues, neufs ou récents, qui sont en retrait sur la question du plaisir de conduite. Ainsi avec quelques quadricycles de mauvaise facture, mais aussi avec des voitures devenues déjà désuètes. Par exemple avec les Bolloré Bluecar et Bluesummer et la déclinaison de cette dernière en Citroën e-Méhari.
Pour ces 3 dernières, c’est déjà de l’histoire ancienne puisqu’elles ne sont plus fabriquées. Lourdes, bruyantes (moteur, remontés des imperfections de la route), mal équipées, montées avec des batteries à laisser brancher quand ces engins ne roulent pas, ces modèles portent le bonnet d’âne des véhicules électriques construits après 2010. Leur disparition n’est pas accompagnée d’un élan de nostalgie particulier, signe qu’elles ne manqueront pas, ou à très peu de personnes.
L’électrique au coeur de la compétition
Si des pilotes comme Lucas di Grassi, Felipe Massa et Sébastien Buemi, parmi d’autres, sont fidèles à la Formule E depuis des années, c’est bien parce qu’ils tirent du plaisir et de la motivation à guider les monoplaces survoltées.
Nicolas Prost n’est plus présent sur les grilles de départ de ce championnat, mais il l’est en revanche sur celles du Trophée Andros aujourd’hui 100 % électrique. Ici, les bolides branchés ont timidement démarré en 2007 avec Elodie Gossuin, et remportés une première victoire face aux thermiques dès l’année suivante.
C’est plus du côté des tribunes que le plaisir peut paraître en retrait, du fait de l’absence des accélérations rageuses qui témoignaient en temps réel du comportement des pilotes, permettant de déceler un freinage tardif ou de se réjouir de l’envoi des chevaux aux bon moments.
Mais ces manques éventuellement perçus par les spectateurs sont loin de l’appréciation que les automobilistes peuvent ressentir au volant d’une voiture électrique utilisée au quotidien.
Des accélérations potentiellement fulgurantes
Ce qui surprend en découvrant pour la première fois une voiture électrique d’après 2010, c’est ce couple disponible immédiatement pour des accélérations quasi linéaires jusqu’à 100 km/h au moins, et bien au-delà pour de nombreux modèles. A tel point que ces performances ont été bridées sur certains modèles après l’achat à l’occasion d’une révision périodique en atelier.
Même les Peugeot iOn de 2012 se montraient très étonnantes à ce niveau en comparaison avec les thermiques équivalentes. Ces engins branchés, par la fermeté de leur suspension, un centre de gravité bas, une bonne répartition des masses, et une direction très précise, se comportent comme de véritables karts dans les giratoires et autres courbes serrées. Des citadines capables, grâce à des moteurs très coupleux, de tenir la dragée haute à des essence ou diesel au look plus agressif.
Les BMW i3, la gamme Tesla, et maintenant les Jaguar i-Pace, Audi e-Tron, etc. font bien mieux encore. L’ennuie ne fait vraiment pas partie de leur vocabulaire. En ville, comme sur les nationales et les autoroutes, les voitures électriques ont des comportements efficaces.
Du silence à bord
Le silence de fonctionnement des voitures électriques se traduit par divers avantages dont il sera de plus en plus difficile de se passer.
Tout d’abord la possibilité d’écouter dans les meilleures conditions les musiques diffusées le plus souvent par des appareils embarqués d’info-divertissement haut de gamme. Echanger par téléphone se fait plus agréablement. De même, pour discuter avec les autres occupants du véhicule, plus la peine de hausser le ton afin de couvrir le bruit de fonctionnement des moteurs thermiques.
Avec les progrès technologiques, ces derniers se font aussi moins sonores. Ce qui peut poser des problèmes pour discerner à l’oreille les bons moments pour changer de rapport sur les modèles équipés encore de boîtes mécaniques.
Les voitures électriques sont en outre équipées de boites de vitesses automatiques. Débarrassé d’un lourd rituel de passage de vitesse, le conducteur peut davantage se concentrer sur le pilotage et sur ce qui se passe autour de lui.
Des voitures électriques souvent suréquipées
Pour les automobilistes qui ont l’habitude de choisir des voitures d’entrée de gamme, passer à un modèle électrique permettra souvent de profiter d’équipements d’un niveau supérieur.
Pour l’affichage des bornes et la programmation de diverses fonctions (horaires de recharge, déclenchement du chauffage, etc.), les voitures électriques embarquent des systèmes d’info-divertissement qui offrent un nombre important de services dont certains sont connectés. Ils sont de plus en plus souvent associés à l’affichage tête haute et à des dispositifs d’aide à la conduite (démarrage en côte, maintien dans la file, adaptation de la vitesse à celle du véhicule qui précède, etc.) plus ou moins développés et de chauffage/climatisation moins énergivores (volant et sièges chauffants, air conditionné avec désembuage automatique).
Par ailleurs, de plus en plus de voitures électriques peuvent se conduire sans appuyer sur la pédale des freins, grâce à un accélérateur qui, associé au freinage régénératif, permet d’immobiliser le véhicule en levant le pied. Sur certains modèles, un jeu de palettes au volant sert aussi à gérer finement les décélérations.
Le tout apporte une sérénité et un plus grand confort de conduite.
Des économies à l’usage
Une fois l’effort d’investissement fait, ou l’échéancier pour le crédit ou la location bien calé dans le budget, rouler en voiture électrique est le plus souvent synonyme d’économies.
A condition d’éviter les solutions et les réseaux de recharge les plus coûteux, choisir un modèle branché permet par exemple de disposer d’un budget plus important sur son lieu de vacances ou sur le trajet. Et ça c’est aussi du plaisir à partager avec les autres occupants.
Autre source de satisfaction, la possibilité de rouler avec une énergie potentiellement plus propre. En plus de maillages approvisionnés avec des sources renouvelables, des offres d’énergéticiens permettent d’avoir une empreinte plus vertueuse dans ses déplacements personnels. Autre possibilité : avoir du matériel pour produire soi-même son électricité à partir de panneaux photovoltaïques.
Le plaisir !
Chacun son plaisir
Mon VE est extraordinaire : calme silence et forte accélération ==> plaisir zen
J’ai également conduit quelques véhicules sportifs : bruit du moteur, rugosité des passages de vitesse, pot d’échappement pétaradant … ==> plaisir brut
Bref, chacun son plaisir.
Le plaisir est subjectif
Le plaisir est égoïste
Le plaisir est de unique
Le plaisir est la vie
Il y a plusieurs plaisirs
Perso j’ai un pied dans les deux mondes. Une Zoe R135 et un Dacia Dokker 1.3L TCe 130 ch FAP boîte manuelle. Les puissances sont similaires. Avec le Dokker le plaisir c’est surtout de « tomber les rapports », passer de 5e à 4e, 3e, faire monter le moteur à 6000 trs/min et sentir l’accélération de 80 à 120 km/h, le turbo qui pousse, etc. Là on prend un peu plaisir. Avec la Zoé c’est un plaisir différent. Au démarrage surtout et dans les virages. Et ce n’est pas 100% silencieux, on entend le léger bourdonnement/sifflement du moteur électrique quand on accélère fort. Ça ressemble au bruit du turbo d’une thermique et ça procure aussi un certain plaisir auditif.
Au feu rouge y a pas photo, on laisse sur place la plupart des thermiques et même les motards sont surpris de voir qu’une voiture leur tient tête alors que les autres fumantes sont loin derrière. L’autre jour un type en Jaguar V6 est devenu rouge en voyant que je l’ai fumé au démarrage alors qu’il accélérait à fond. Et même en reprise de 80 à 120-130 y a pas photo, quand on dépasse sur voie rapide avec la Zoé R135 y a pas grand monde pour rivaliser à part d’autres électriques ou des thermiques avec deux fois plus de chevaux.
Et dans les virages aussi le plaisir est supérieur aux thermiques. Pas besoin de rétrograder et se demander quel est le bon rapport pour ce virage, 4e? 3e? Non là on ralentit juste ce qu’il faut, on accélère au milieu du virage et là toute la patate est disponible instantanément, on est catapulté hors du virage et grâce au centre de gravité bas on vire quasiment à plat. La forte motricité aide vraiment en courbe.
Le gros point faible c’est la vitesse de pointe. 145 km/h c’est suffisant pour dépasser sur autoroute mais comparé à une thermique équivalente c’est peu. Le Dokker monte à 190 km/h.
Mais généralement quand je reprend le Dokker après la Zoé j’ai vraiment une impression globale de lenteur. En ville et en périurbain les thermiques me paraissent tellement lentes. Leur 0 à 50 est lent, leur passage de virages est lent, leurs reprises sont lentes. Perso je prend plus de plaisir à conduire la Zoé que le Dokker même si son moteur essence turbo 130 ch et sa boîte manuelle sont plus funs qu’un diesel boîte auto. Mais ce sont deux plaisirs différents. C’est comme si on demandait ce qui procure plus de plaisir, jouer au saxophone ou à la batterie? Mais oui l’électrique procure du plaisir et des sensations.
et la terre est plate pour certains ! surement les memes :)
y a aussi les inconditionnels de la boite manuelle.
Article inutile. Les thermistes ne liront pas ou bien chercheront à trouver les contre-exemples. C’est un peu le même combat entre deux formes d’alimentation différente. Après la lecture chacun reste sur ses positions.
Alors pourquoi dire à des electristes que l’électrique c’est fantastique ? Je me pose toujours cette question après ce genre d’article dans un site spécifiquement électriste.
Alors moi, je ne suis pas d’accord. J’ai plusieurs ve, et j’adore. Mais si il y a un point sur lequel le ve ne pourra jamais rivaliser avec le thermique, c’est bien le plaisir. Ok, ca accélère plus fort, mais le bruit du moteur thermique, c’est irremplaçable. J’ai eu plusieurs voitures sympas, dont une alfa romeo gtv, avec le v6 busso. Au 0 à 100, ca fait pas mieux qu’une eniro. Mais niveau poils des bras qui se dressent, jamais la eniro ne lui arrivera a la cheville. Le chrono ne fait pas tout.
Non, ya pas de plaisir à conduire une voiture electrique. Plus de passage de vitesse, plus de bruit moteur, plus de controle sur rien. On appuie sur l’accelerateur et on laisse faire.
Oui, ya le plaisir de la sensation traction immediat du au couple instantané, mais apres, plus rien.
Le plaisir de conduire est un tout, pas juste un confort.
Oui la boîte automatique sur des VE cela m’a bien fait sourire, c’est un des grands avantages justement des VE. Le rédacteur de cet article n’est-il pas censé bien connaître ce genre de véhicule? passons! mais par contre parfois s’il ny a pas de BVA il peut y avoir un réducteur entre le moteur électrique et les roues.
Comme le précise spif, les VE n’ont pas de boîte de vitesse automatique, elle n’ont pas de boîte de vitesse du tout. Il s’agit d’un rapport unique entre le moteur et les roues. C’est important de le préciser. Encore une source d’entretien (huile de boîte) et de panne en moins…
L’information concernant la Formule E est inexacte, Massa n’a couru qu’en 2018 et 2019.
Par rapport a une course de F1, une course de FE permet aux spectateurs d’entendre d’autres bruits qui sont habituellement couverts par le bruit de moteur comme les chocs des touchettes entre voitures ou les murets, les freinages, la régénération, les suspensions et les pneus.
C’est techniquement incorrect, mais l’effet est là : plus de pommeau à manipuler. J’avoue que c’est le seul truc qui me manque des thermiques, j’avais pas mal l’habitude de jouer avec les rapports; mais il est vrai pour pour gérer le frein moteur, la régen remplace ça à merveille.
J’ajouterai le passage à la station essence, que je vis maintenant comme une véritable corvée depuis qu’un de nos deux véhicules est électrique. Obligé d’être planté dans le vent et le froid (dès qu’il y a un peu de vent les auvent ne servent à rien) à tenir le pistolet de la pompe. Avec l’essence les pistolets sont toujours sales, donc on ajoute par-dessus chaque plein le gant jetable qui part dans la nature.
Et ce n’est pas fini: le pire, et qui arrive trop souvent, c’est quand on a les chaussures dans des magnifiques flaques d’essence ou de diesel créées par ceux qui nous ont précédés.
D’ailleurs ma femme ne s’y trompe pas, c’est à chaque fois moi qui suis obligé de m’y coller dorénavant, elle ne veut plus faire le plein d’essence.
Plus que quelques mois à tenir et on reçoit notre deuxième voiture électrique et au revoir la fumante.
Tenir, tenir, tenir…
Mouais, il y a bien longtemps que je n’entends plus ce genre de critiques. Ce qui revient, c’est le prix trop élevé, l’autonomie et la soi-disant pollution réelle des VE. Toujours prêt à discuter des deux premiers, le 3e ne sert qu’à bavasser sur les réseaux sociaux, aucun intérêt.
« ces derniers (les moteurs essence) se font aussi moins sonores. Ce qui peut poser des problèmes pour discerner à l’oreille les bons moments pour changer de rapport sur les modèles équipés encore de boîtes mécaniques »
Cela me rappelle un sketch de Coluche. « ah on entend bien le moteur, au moins on est sûr de pas être en panne »!
Les détracteurs de la mobilité électrique qui ne se sont jamais assis dans un véhicule électrique, ils ne méritent à mon avis pas la moindre seconde d’attention. C’est un bien trop beau cadeau de leur consacrer un article ici!