Petit frère de l’imposant EQS SUV, le Mercedes EQE SUV se contente de cinq places mais conserve un niveau de confort fantastique. Une abondance de luxe sans limite de poids ni de prix.
Avec 4,88 m de long, le Mercedes EQS SUV se fait nettement plus court que l’EQS SUV (5,13 m) et se positionne à mi-chemin entre les Tesla Model Y (4,75 m) et Model X (5,05 m). Disponible en version propulsion avec un seul moteur à l’arrière (version 350+), le Mercedes EQE SUV se décline aussi avec deux moteurs synchrones à aimants permanents, intégré dans chaque essieu pour offrir 4 roues motrices. Cette version 350 4Matic reste limitée à 292 ch mais propose une valeur de couple beaucoup plus élevée (765 Nm contre 565 Nm). L’ensemble est alimenté par une batterie de type Nickel Manganèse cobalt d’une capacité généreuse de 89 kWh utiles.
AMG style !
Le modèle que nous avons essayé bénéficiait de la finition AMG Line avec le pack Premium Plus (à 14 049 €) qui inclut un kit carrosserie spécifique avec une calandre étoilée, un toit ouvrant panoramique, le vitrage athermique ou encore les projecteurs à Led Digital Assist à feux de route automatiques. Pour garnir le menu nous avions également droit aux jantes en alliage de 20 pouces AMG (200 €), un coloris gris métallisé (1200 €), des applications noires du pack Sport Black (450 €) et de beaux marchepieds à picots antidérapants (750 €).
Plein la vue
A bord, le Pack AMG Line comprend une sellerie Sport avec des dossiers un peu plus enveloppants sans être oppressants. Ces sièges chauffants, ventilés et à réglages électriques se parent d’un « simili cuir alcantara » bien réalisé. Derrière le beau volant Sport Multifonction à l’ergonomie impeccable trône un impressionnant combiné d’instrumentation numérique très lisible avec plusieurs types d’affichages. S’ajoute un affichage tête haute avec le Pack Premium Plus.
Comme toujours chez Mercedes, la présentation est très flatteuse mais en y regardant de plus près certains assemblages sont critiquables comme les montants de pare-brise faciles à déboiter, les supports de réglages de sièges sur les contre-porte qui peuvent craquer ou encore les placages de planche de bord sonnant creux. Rien de bien méchant comparé à certains défauts de fabrication des Tesla, mais lorsqu’on se dit « premium » le niveau d’exigence est aussi plus élevé.
À lire aussi Essai – Mercedes EQE 350+ : les consommations et autonomies mesurées de notre SupertestCôté multimédia, l’écran tactile de 12,8 pouces fourni en série est certes moins impressionnant que l’immense (et très lourd) triple écran Hyper Screen à 8650 €. Il s’avère cependant très lisible, fluide et finalement plus simple à l’usage. La connexion sans fil à Apple Car Play et Android auto s’est même montrée plus stable et fiable que dans les autres Mercedes électriques essayées jusqu’alors avec l’Hyper Screen. Preuve que le constructeur essuie les plâtres au fur et à mesure.
Classe business
A l’arrière, les passagers sont choyés grâce à une banquette confortable libérant un grand espace aux jambes. L’absence de tunnel central et l’assise du milieu bien rembourrée permet de voyager confortablement à trois. Les rangements sont assez nombreux et le grand toit ouvrant panoramique procure une sensation d’espace plaisante. Les 520 litres de volume de coffre (1675 litres banquette rabattue) suffisent à répondre aux besoins d’une famille même si cela reste moins généreux que dans un Tesla Model Y. L’absence de coffre avant pour loger ses câbles de recharge s’avère en revanche plus gênant. Pour se faire pardonner, le Mercedes EQE SUV autorise une capacité de remorquage supérieure (1800 kg contre 1600 kg sur un Model Y) et propose un système d’attelage amovible parfaitement intégré sous le bouclier (1050 €) avec un assistant de manœuvre (450 €).
Urbain bien portant
La présence d’une clef mains libres dans le Pack AMG facilite l’accès et le démarrage tandis que la caméra 360° se montre très efficace et précise. Grâce aux roues AR directrices (dans le Pack AMG Line Premium Plus), le diamètre de braquage passe de 12,3 m à 10,9 m et rend ce grand SUV presque aussi maniable qu’une citadine. Réactifs et silencieux, les moteurs assurent des démarrages vifs et sans à-coup tandis que les suspensions pneumatiques (2100 €) lissent la chaussée telle une dameuse. La possibilité de faire varier la force du freinage régénératif via les palettes au volant ajoute à l’agrément de conduite de ce mastodonte en ville.
Un éléphant sur des rollers
Sur route sinueuse, le Mercedes EQE SUV n’apporte plus la même satisfaction et nécessite de conserver une conduite paisible en raison de sa masse colossale (2580 kg). Avec les suspensions Airmatic en mode Sport, les mouvements de caisse sont bien maitrisés et le train avant s’inscrit bien. Mais les pneus hurlent à la mort au premier appui et la pédale de frein molle dont la consistance peut changer selon le réglage du freinage régénératif n’est pas rassurante dans une descente de col. Mercedes revendique un 0 à 100 km/h en 6,5 secondes, ce qui est proche de l’accélération d’un Tesla Model Y Propulsion mais très loin de la version Performance en 3,7 s. La vitesse de pointe de 210 km/h est quant à elle amplement suffisante pour évoluer sur autoroute allemande.
L’autoroute du bonheur
Si le Mercedes EQE se montre trop pataud en montagne, il se régale des grands axes autoroutiers où son insonorisation fait merveille notamment avec le Pack acoustique intégrant le vitrage feuilleté et teinté à l’arrière. Notre modèle d’essai intégrait toutes les aides à la conduite comme le régulateur de vitesse actif, la lecture des panneaux, l’aide au maintien de ligne et les capteurs d’angle mort. Des systèmes qui fonctionnent à merveille sans être trop sensibles et intrusifs. Sur ce point Mercedes fait bien mieux que Tesla et rivalise avec BMW. Nous avons tout particulièrement apprécié la présence d’un petit bouton de raccourci en haut à gauche de l’écran pour couper l’insupportable avertisseur de dépassement de vitesse. L’ensemble Hi-Fi Burmeister de haute qualité (15 HP 710 W) mérite d’être cité même s’il reste difficile de lutter face à Tesla (et les voitures américaines en général) sur ce point.
Restaurant étoilé
Qui dit masse pachydermique, dit logiquement gourmandise énergétique. Mercedes annonce entre 17,8 et 21,5 kWh/100 km de consommation moyenne selon les normes WLTP et entre 458 et 549 km d’autonomie en fonction du niveau d’équipements et de la taille des jantes. Durant notre essai, nous avons relevé 22,2 kWh/100 km à l’ordinateur de bord soit de quoi envisager 400 km. Il faudra donc s’arrêter environ tous les 350 km en usage mixte et tous les 300 km sur autoroute ce qui équivaut à un Tesla Model Y Propulsion plus sobre mais doté d’une plus petite batterie (60 kWh).
Sur des bornes rapides d’autoroute en courant continu (DC), la puissance de charge maxi de 170 kW nécessite environ 35 mn pour charger de 10 à 80 %, ce qui équivaut une fois de plus à ce que propose un Tesla Model Y d’entrée de gamme. Mercedes ose quand même facturer l’ouverture et la fermeture électrique de la trappe de recharge 150 €. Sur du courant alternatif (AC) la puissance de recharge peut atteindre 22 kW pour faire un plein en moins de 5h sur une borne capable de délivrer cette puissance.
Des tarifs prétentieux
Accessible dès 93 150 € en version PROPULSION 350+, le Mercedes EQE 350 4MATIC atteint 95 900 € en version Electric Art, hors options bien évidemment. Notre modèle d’essai avec le Pack Premium AMG Line atteignait 121 500 € soit le prix de deux Tesla Model Y en version haut de gamme Performance. Le SUV Mercedes présente pourtant des prestations dynamiques plus proches de celle d’un Tesla Model Y Propulsion accessible à moins de 35 000 € avec le bonus écologique. Même si le SUV allemand se montre plus confortable et mieux fabriqué que l’américain, il fait payer beaucoup trop cher son blason étoilé. Souhaitons que le Service après-vente soit à la hauteur des prétentions de la marque.
Mercedes EQE SUV : le bilan de l’essai
- La présentation chic
- Le confort de haut vol
- Les aides à la conduite bien gérées
On a moins aimé
- Le poids démesuré
- Le prix démentiel
- Le freinage mou et inconsistant
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400 kms pour 93000 euros, c’est la démocratisation du VE.
Et AP y participe largement.
SVP, chez AP, pensez a ceux qui ne peuvent pas mettre 7 années de SMIC dans leur voiture.
Même si vous vous faites plaisir a conduire ce genre de véhicule.
A croire que les journalistes de AP sont très bien payé .
Le client Mercedes achète de la qualité de fabrication (et un peu – beaucoup – de l’image de marque).
Apparement, Merco a bien négocié le virage électrique, avec des solutions techniquement au point (encore heureux vu les tarifs!).
Par conte… vu les quelques images, je dirais que la qualité de fabrication ou d’assemblage n’est plus là. Les matériaux semblent de bonne qualité, mais le cache du pilier A qui ne tient pas en place, les éléments qui ne semblent pas ajustés au mm. Peut être un souci sur un modèle d’essai encore que je pense que les modèles destinés aux essais presse sont justement auscultés à la loupe avant un essai!), mais cela donne l’impression d’être plus technologiques (écrans, hud etc) que vraiment qualité.
A voir sur un modèle « en vrai », mais ça serait dommage vu la clientèle ciblée…
Après, le débat de l’utilité de telles enclumes électriques, c’est autre chose, mais après tout il doit y avoir un marché sinon ils ne la produirait pas :).
La taille d’un Model Y, le prix d’un model X, les performances d’un Model Y propulsion. Ca fait cher, même s’il y a une classe au dessus en qualité et confort…
Je ne comprend pas l’intérêt d’avoir un coffre avant pour loger les câbles,
c’est tout sauf pratique quand tu as la prise de recharge à l’arrière du ve.
perso j’ai remis le câble dans le coffre ( le vrai)
Dans ma leaf il y a même une zone dédiée sur le côté donc sans devoir tout déplacer lorsque le coffre n’est pas vide.
J’adore l’inventaire à la Prévert que constituent toujours les listes interminables des options proposées en particulier par les constructeurs allemands (toutes marques confondues)…
Mais il paraît qu’à l’échelle mondiale la liste de ceux pouvant sans sourciller se payer ce genre d’objet ne cesse de s’agrandir, donc cet exemplaire trouvera de toute façon toujours preneur… grand bien leur fasse…
À ce prix, je choisis un model X….
Pour ce genre de voiture, je serai curieux de savoir qui achète la version de base et qu’elle est le prix moyen des modèles vendue.
Rouler dans ce genre de véhicule est une marque de distinction pour la clientele, le fait qu’il soit hors de prix n’est pas un défaut mais une qualité pour celle-ci.
On comprend que les futurs propriétaires ne seront stoppés dans leur folie par aucune taxe. Seul l’interdiction pure et simple semble être notre salut. Triste.