Le Conseil Constitutionnel a retoqué l’article qui prévoyait d’autoriser l’utilisation de l’huile de friture usagée en tant que carburant.
Rouler à l’huile de friture, c’est interdit. Et cela le restera. L’article de la loi pouvoir d’achat qui autorisait l’utilisation des huiles usagées comme carburant a été écarté par le Conseil Constitutionnel. L’amendement avait été déposé par des députés écologistes, et cet amendement avait été voté avec le soutien du gouvernement.
Le but n’était pas de remplir les réservoirs que d’huile de friture usagée, mais d’en incorporer une partie dans du gazole. Cela avait un double avantage : proposer un carburant moins cher que le gazole (même s’il n’était pas prévu d’avantage fiscal comme pour l’E85) et avoir un carburant plus écologique. Les députés écolos mettaient en avant le fait que l’huile rejette jusqu’à 90 % de gaz à effet de serre en moins par rapport au gazole. Cela permettait en plus de recycler l’huile de friture.
À lire aussi Peut-on rouler à l’E85 sans boîtier ?Attention, le Conseil Constitutionnel n’a pas été contre l’idée, mais a estimé que la mesure n’avait pas sa place dans la loi pouvoir d’achat. Elle n’avait « pas de lien, même indirect » avec les dispositions de l’article 20 initial du projet de loi, autorisant les transporteurs routiers de marchandises d’indexer les tarifs de leur prestation sur les prix des énergies.
Julien Bayou, patron des Verts, a réagi auprès de l’AFP : « J’avais inclus cet article à la suite d’un autre sur les aspects de la souveraineté énergétique, mais le Sénat l’a déplacé ailleurs et enterré en demandant un rapport ». Il compte revenir à la charge « lors du Projet de loi finances en 2023, lors duquel le code des douanes peut être modifié ».
Si certains osent déjà le faire, avec de vieux véhicules diesel, mettre de l’huile de friture n’est donc toujours pas autorisé, c’est considéré comme une infraction douanière.
Je n’ai vu nul part une analyse détaillée sur les conséquences éventuelles de cette mesure :
– quels impacts (mesurés, pas supposés au comptoir) sur l’environnement pas seulement à l’échappement mais sur tout le cycle ?
– que devient la filière actuelle de recyclage déjà existante ?
– quel volume d’huile est récupérable pour ajouter au carburant ? Est ce suffisant pour avoir un impact environnemental et être enonomiquement acceptable ?
– qui va garantir le bon fonctionnement des moteur ? Tous les constructeurs de voitures et de camions vont ils l’approuver sans réserve où peut il y avoir des restrictions ou des exclusions de garantie ?
– en tenant compte de l’achat de l’huile, sa collecte, son traitement, son mélange au diesel, …., quel est le bilan économique ? Si c’est plus cher que le diesel, faut il le subventionner? si oui comment on trouve l’argent ?
– les distributeurs devront ils avoir une pompe spécifique pour ce carburant (comme pour l’essence et l’E10)? Si oui, vont ils se lancer dans de nouveaux investissements pour un carburant dont le volume baisse rapidement d’année en année du fait des contraintes qui sont imposées aux diesel?
Il y sûrement d’autres sujets à regarder.
En admettant que ce soit rentable au niveau écologique et économique, il va falloir des années pour que ça soit mis en place, comme ça a été le cas pour l’E10. Est ce que ça vaut la peine pour un carburant voué à être de moins en moins utilisé ?
N’y a t il pas des sujets plus porteurs pour le futur ?
Les vapeurs d’huile de friture, que ne manquent pas de dégager celles-ci si ont les fait brûler par un moteur, sont cancérigènes !
Il n’y a pas que le CO² qui est nocif pour la santé, se limiter à l’analyse du dégagement de celui-ci uniquement est une grave erreur !
Je ne sais pas qui sont les écolos qui ont demandé une telle mesure mais il faudrait peut-être qu’ils se renseignent u peu mieux sur les énergies alternatives avant de proposer n’importe quoi !
Beaucoup de bruit pour rien, décidément les écolos s’attaquent aux problématiques avec des solutions mineures. Tous les véhicules ne sont pas adaptés pour rouler à l’huile. “Il faut un moteur Diesel, les seuls capables de rouler à l’huile. Il devra être doté d’une injection Bosch et équipé d’une injection directe”. De plus il ne faut pas rouler avec de l’huile pure, il faut 30% d’huile, on imagine monsieur Martin faire ce mélange … mdr Tout cela n’est que pure désinformation des écologistes qui déforment la réalité.
Ouf!
Parce que, imaginer produire un agro-carburant sur la surconsommation de malbouffe, c’était quand même une idée pas terrible…
Mais bon, si tout un chacun veut en filtrer après avoir fait cuire des acras de morue et en mettre un peu dans son moteur diesel, après tout, pourquoi l’en empêcher? Ça marche même dans un scooter des mers!
A bon entendeur…
Huile obtenue à grand renfort d’engrais et de pesticides dont la production, la distribution et l’utilisation consomment largement du pétrole, en attendant les transports et les tracteurs électriques bien sûr.
L’huile de friture usagée c’est un moindre mal car elle a été produite pour autre chose et est donc un déchet valorisé. Mais quand à produire de l’huile pour du biocarburant, non !
Que les champs produisent pour notre alimentation locale et que les transports se passent de carburant et utilisent de l’électricité solaire locale, ca sera plus simple et nous évitera de consommer des légumes d’amérique du sud produits grâce à la déforestation.
J’ai plusieurs questions :
-Est ce que ça fonctionnerai aussi pour les diesels les plus récents ? Parce que si non, c’est faire une montagne de pas grand chose.
-Quel serait réellement la diminution de CO2 ? Je n’ai rien trouvé comme donnée sourcée.
Au final cela change rien, ceux qui roule en diesel plus huile restent dans l’illégalité dans les 2 cas et ils s’en cogne.
Et il existe une filière de recyclage des huiles de friture usagée donc d’un point de vue écolo ça change rien.
La question a poser pourquoi avons nous besoin de si grande quantité d’huile de friture, alors que manger des aliments frits est mauvais pour la santé ? ( Qui sont les plus gros consommateur d’huile de friture, restauration rapide, particulier, ou agros alimentaire)
L’usage de ces huiles de friture usagée, cela pouvait représenter 10% de la consommation annuelle de carburant, d’où une diminution de 9% des GES et non 90%, ce qui n’est tout de même pas négligeable. Si la totalité des huiles usagées sont affectées à l’usage automobile. Mais comme l’aviation veut taper dedans également, cela en ferait encore moins pour l’automobile. Voir pas du tout
Rouler avec un carburant qui n’a pas été taxé à auteur de la TICPE est interdit… pourquoi je ne suis pas étonné ?
Par contre l’ajout d’huile de friture usagé n’avait pour moi que des avantages et je pense que c’est une grossière erreur de ne pas l’autoriser (sous réserve de contrôles ad hoc bien entendu)
Encore un exemple d’incompétence de nos législateurs en général… voter un « paquet » de lois avec un titre racoleur = échec au Conseil Constitutionnel garanti.
Ce sera donc adopté la prochaine fois… mais quand ? Je croyais qu’il y avait urgence climatique / écologique.
Certains restaurants vendent leurs huiles usagées … 20€ les 20L … 1 mois d’attente pour obtenir un bidon de 20 L !
En même temps, en promo, c’est 3€ le litre en supermarché !
Tant pis, cela restera une aventure fiscale quelques mois de plus, mais ne va pas changer grand choses aux pratiques établies (près des étables, des restaurants, des usines, des gagages…)
La ressource va rester accessible, ce qui en soit est une bonne nouvelle pour les pionniers de l’usage.
Les politiques devraient demander un moratoire des verbalisations au titre d’expérimentation.