Coqueluche des beaux quartiers et star des ventes en France, la Fiat 500e prend la route du Supertest dans sa déclinaison 42 kWh.
La Fiat 500e forme avec la Mini Cooper SE et la Honda E le trio de citadines électriques aux dimensions diamétralement opposées à leur capital sympathie. Avec leur regard globuleux et leurs formes amicales, elles aimantent les rétines en ville, ou dans les concessions quand vient le moment de signer. Plus abordable mais aussi dotée de deux configurations mécaniques, c’est la petite italienne qui a le plus de succès : 5ème au général en 2022, 4ème au premier trimestre 2023 et au mois de mars dernier, la Fiat 500 est toujours en bonne place. En vaut-elle vraiment le coup et le coût ? On la juge par les chiffres avec ce Supertest.
À lire aussi Essai Fiat 500 électrique : la citadine chic et branchéePrésentation de la Fiat 500e 42 kWh
La citadine électrique propose deux configurations mécaniques différentes, avec une batterie de 24 kWh en entrée de gamme et une version dotée de 42 kWh en haut de gamme. Baptisée « batterie urbaine », la première présente une autonomie équivalente à celle d’une Renault Twingo e-Tech. La version « batterie mixte » promet davantage de polyvalence avec 321 km d’autonomie WLTP, ou de 305 km dans notre version d’essai La Prima suréquipée et montée sur des jantes de 17 pouces.
C’est aussi la seule version à offrir l’originale déclinaison 3+1, ou plutôt 3 portes plus une demi : c’est ce que permet notamment sa nouvelle plateforme dédiée, un peu plus étirée que sur une Fiat 500 thermique, portant l’empattement à 2,32 (+2,2 cm). Mais cette base technique a surtout vu le jour pour pouvoir embarquer la batterie 400 V de 42 kWh, pour 37,3 kWh de capacité utile annoncée. Elle peut être ravitaillée avec un chargeur embarqué AC de 11 kW en série (0-100 % en 4 h 15) et peut avaler jusqu’à 85 kW sur les bornes rapides DC (0- 80 % en 35 min).
La batterie alimente une seule machine électrique installée à l’avant d’une puissance de 118 ch (87 kW) pour 220 Nm de couple. Si la batterie représente près de 22 % du poids total (294 kg), la voiture est relativement légère avec une masse de 1 325 à vide. De quoi lui autoriser des performances plutôt correctes et suffisantes pour son usage.
Données complémentaires
- Puissance en pic : 87 kW – 118 ch
- Puissance nette (case P.2) : 43 kW – 58 ch (-50 %)
- Poids en service (case G.1) : 1 325 kg
- Rapport poids/puissance (PVOM) : 11,99 kg/ch
- Pneumatiques : Continental EcoContact6 205/45 R17 (A, B, 72)
Toutes nos mesures de consommations de la Fiat 500e 42 kWh
Autonomie mixte : 222 km
Petites et légères, ces craquantes citadines électriques peuvent promettre des consommations maîtrisées. Mais comme ses concurrentes, la Fiat 500e n’est pas tout à fait le modèle d’efficience espéré, notamment dans cette configuration haut de gamme. Ainsi, au terme de notre parcours mixte, la 500e a présenté une moyenne finale de 16,8 kWh/100 km, soit 222 km d’autonomie totale théorique. L’écart avec la valeur WLTP est significatif, et plus important qu’avec d’autres véhicules mesurés avec le même protocole et le même climat.
Dans le détail, c’est en ville qu’elle se montre la plus sobre avec une moyenne de 13,6 kWh/100 km. Cela équivaut à une autonomie totale de 274 km. En l’absence de point de recharge à disposition quotidiennement, cela permet de repousser les ravitaillements à tous les 240 km en moyenne. Le bilan est moins brillant sur voies rapides avec un appétit de 20,9 kWh/100 km, soit autant qu’avec un SUV bien plus gros.
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (kWh/100 km) | 15,9 | 20,9 | 13,6 | 16,8 |
Autonomie totale théorique (km) | 235 | 178 | 274 | 222 |
Longue distance sur autoroute : 165 km
Voulue plus polyvalente mais toujours pensée pour un usage en ville, la Fiat 500e n’est clairement pas à son aise sur autoroute, où sa consommation grimpe très vite. Il ne fait aucun doute que sa machine électrique n’affiche pas un rendement optimal à haute vitesse, où son petit gabarit a aussi une incidence sur les performances aérodynamiques. Au terme d’un long trajet de 500 km exclusivement autoroutier, la citadine a affiché une moyenne de 165 km, soit 116 km sur un plein utile. La consommation de 22,6 kWh/100 est à peine inférieure à celle d’une Renault Zoé, mais la petite batterie laisse moins de marge.
À lire aussi Supertest – Peugeot e-208 (2022) : les consommations, autonomies et performances mesuréesConsommations instantanées de la Fiat 500e 42 kWh
Dans le détail, nous lui avons mesuré une moyenne de 19,0 kWh/100 km à une vitesse fixe de 110 km/h, soit 196 km d’autonomie. A 130 km/h, la valeur est grimpée à 23,4 kWh/100 km, soit 159 km d’autonomie. Cela représente un écart absolu de 37 km d’autonomie au total, ce qui n’est pas une grosse différence.
110 km/h | 130 km/h | |
Conso. moyenne (kWh/100 km) | 19,0 | 23,4 |
Autonomie totale théorique (km) | 196 | 159 |
Le grand écart : de 160 à 265 km d’autonomie
En posant ses roues de 17 pouces sur l’autoroute à la limite des vitesses autorisées, il ne faudra donc pas envisager plus de 160 km d’autonomie en moyenne. Mais il est possible de gratter 100 km de plus sur des routes plus favorables : sur notre parcours spécifique, nous avons pu descendre la consommation à 14,1 kWh/100, ce qui se traduit ici par une autonomie de 265 km.
Performances de la Fiat 500e 42 kWh
La citadine promet 118 ch (87 kW) dans cette configuration. Avec votre serviteur à bord, gourmand et pas sportif, la masse totale grimpe à 1 415 kg, pour un rapport poids/puissance de 12 kg/ch. C’est presque autant qu’une Renault Zoé R135. Cependant, la Fiat 500e dispose d’un peu plus de puissance qu’annoncé au moment de presser l’accélérateur depuis l’arrêt : à 80 % de batterie, elle peut envoyer jusqu’à 102 kW de puissance au moteur avant, soit près de 138 ch en pic. Voilà qui lui permet d’afficher des chronos plus intéressants, de peu, que sa concurrente française. Nous avons mesuré un 0-100 km/h en 8,86 s, un 80-120 km/h en 6,33 s et un 400 m D.A en 16,57 s.
0-100 km/h | 80-120 km/h | 400 m | Accel. longi. max |
8,86 s | 6,33 s | 16,57 s | 0,498 G |
SoC à 80 % | SoC à 50 % | SoC à 20 % | SoC à 10 % |
7,26 s | 7,36 s | 7,38 s | 7,71 s |
En reprises pures, elle est capable de tomber le 80-120 km/h en 7,26 s à 80 % de charge, en ingurgitant alors 132 ch (97 kW) en pic. Mieux encore, la puissance disponible est particulièrement stable tout au long de la charge avec 95 kW toujours disponibles à 20 % de charge, allongeant l’exercice à 7,38 s. Cet écart de seulement 1 ,65 % est alors le meilleur que nous avons pu enregistrer sur une voiture électrique jusqu’à aujourd’hui !
À lire aussi Supertest – Renault Zoé R135 : les consommations, autonomies et performances mesuréesAvec son empattement allongé et son centre de gravité abaissé, la 500e fait preuve d’un très bon comportement routier. Elle peu largement prétendre au qualificatif de kart, jusqu’alors la caractéristique de la Mini Cooper SE. Les Continental EcoContact6 montés ici ne sont pas des modèles d’adhérence à la limite, mais la tenue de cap ne souffre d’aucune critique, tout comme le dosage de la pédale de frein à la consistance plutôt naturelle. Finalement, il n’y a guère que la position de conduite, la direction très légère et le manque de maintien des sièges pour limiter les excès.
Confort de la Fiat 500e 42 kWh
Mais c’est un compromis pour profiter d’une belle synthèse en ville, avec une auto qui ne manque pas de vitamines à basse vitesse (plus de puissance disponible en bas ce qui peut nuire à la motricité sur le mouillé), un gabarit ramassé et une bonne vision périphérique. Un terrain où il est de surcroit possible de ne plus toucher à la pédale de frein grâce au freinage régénératif qui s’active avec les modes Range ou Sherpa depuis la molette centrale. Mieux suspendue qu’une Fiat 500 thermique, son amortissement secoue toutefois sur les irrégularités de la ville ou sur les ralentisseurs.
Un reproche qui ne se ressent pas sur autoroute où la citadine file droit dans sa file avec les aides à la conduite. A condition que les routes soient parfaitement sèches car les moindres dépôts d’eau sur les capteurs désactivent temporairement les fées électroniques. C’est le cas lorsqu’il pleut, mais aussi lorsque l’on double des camions sur des routes trempées après les précipitations. Après une première frayeur, on se souviendra qu’il faut agripper le volant dans ces conditions.
à 50 km/h | à 80 km/h | à 110 km/h | à 130 km/h |
68 dB | 74 dB | 76 dB | 78 dB |
A bord, la Fiat 500e affiche une belle présentation et une bonne qualité de fabrication. A l’avant, la sensation d’espace est bien présente avec l’absence de console centrale. La place à l’arrière est logiquement comptée et les plus grands taperont la tête contre le ciel de toit. Mais peut-on en demander plus à une voiture de ce gabarit ? Non. En tout cas, c’est là qu’on appréciera la porte arrière très pratique. Le coffre annonce un volume de 185 l selon le constructeur. C’est suffisant pour le quotidien, mais étriqué pour y loger un objet de la taille d’une trottinette électrique. Il faudra alors la loger de biais pour garder la plage arrière en place.
Supertest Fiat 500e 42 kWh : le bilan
Avec sa batterie de 37,3 kWh et des consommations assez élevées dans l’absolu, la citadine italienne affiche un rayon d’action limité. Et c’est surtout le cas sur les voies rapides et autoroutes, où sa polyvalence est considérablement réduite. Aussi, ces valeurs pourront être bien plus basses en hiver, avec un chauffage par résistance très énergivore et qui pèse lourd sur la réserve disponible : conduite à d’autres moment avec des températures proches de 5 °C, il a été presque impossible de passer sous la barre des 2/3 kW de puissance avec un habitacle pourtant à température ! L’autonomie mixte pourrait bien être inférieure à 200 km dans ces conditions.
À lire aussi Essai – Renault Twingo e-Tech : les consommations et autonomies mesurées de notre SupertestPassé ce seul critère, la 500e a toutefois de nombreux atouts, avec un gabarit ramassé, un bon niveau de confort sur la route, un châssis amusant et plus de performances qu’il n’en faut pour une voiture de ce segment. Au final, ses prestations n’ont rien à envier à celles d’une Peugeot e-208 ou une Renault Zoé R135, de la catégorie supérieure. Un bilan global assez positif donc, qu’elle combine à une recharge rapide tout aussi plaisante. On en reparle la semaine prochaine.
Côté tarif, la Fiat 500e fait moins sourire. Cette version 3+1 avec la batterie de 42 kWh est affichée à partir de 35 400 €. La finition La Prima grimpe à 41 400 € (40 400 € en ligne). C’est bien plus que les deux citadines françaises moins chics, affichées respectivement à 38 680 € et 38 300 € en finition haut de gamme.
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J’ai une 42kWh depuis le début d’année et l’article confirme bien les impressions de conduite :
Ca n’a pas empeché de faire un trajet de 700km sans avoir envie de la revendre dans la foulée mais sur une distance pareille ça ressemble plus à un road trip qu’à un truc torché plié en 5 heures sur une thermique à 140km/h qui compte sur la tolérance des radars.
Je suis un utilisateur regulier de la 500 grande batterie et j adore la pêche de cette petite voiture. La consommation est certe décevante en hiver ou il ne faut pas espérer faire plus de 250 kms mais avec le retour du beau temps on arrive a faire 100 kms de plus.
J’ai du mal à comprendre pourquoi ces conso. Aujourd’hui 21 mai j’ai fait Paris Clermont sur autoroute en Tesla 3 SR+ 2021, régulateur a 122 kmh, coffre plein car déménagement, 14 kwh/100 km de moyenne.
Article un peu long, pour dire en résumé que cette voiture est chère et pas très efficace…La petite TWINGO est moins chère, plus performante, mais n’a pas cette « grosse batterie » de 42 kWh.
Au passage, il faudrait un peu plus de relecture pour corriger quelques fautes d’orthographe : elle peut et non elle peu, manque de maintien et non manque de maintient…
La Fiat 500e a un SCx à 0.65, contre 0.62 pour la e-208.
Et ça suffit pour constater quasiment +2 kWh / 100 de conso à 110 et 130.
Finalement, le SCx de la Zoé à 0.75… On voit que Renault a bien optimisé son moteur, en dépit d’un aérodynamisme de parpaing.
42kWh utiles pour 294kg, cela donne 142Wh par kg de batterie (avec BMS et sarcophage, mais peut-être pas le système de refroidissement). La valeur n’est pas mauvaise dans l’absolu, mais elle confirme l’absence de réel progrès au niveau industriel dans la densité massique d’énergie des batteries de VE, contrairement aux mirifiques annonces regulieres venant de diverses startups.
Joli jouet pour citadin-e-s branché-e-s !
Les modèles dit « haut de gamme » sont une aberration en matière d’efficience. Voitures suréquipées, , des pneus plus large sur de grandes jantes etc….
Faites nous des voitures avecun équipement sobre et vous verrez que l’éficience sera meilleurs.
Plus de kms pour une même batterie, je précise.