L’autonomie d’une voiture électrique baisse inévitablement en hiver. Dans quelle proportion ? On reprend le volant de la Renault Megane e-Tech pour faire le point.
Au fur et à mesure que le mercure tombe, l’autonomie d’une voiture électrique baisse. Et c’est bien entendu le cas en hiver, où l’air froid à une incidence directe et indirecte sur les consommations et la capacité des batteries. En moyenne, l’autonomie d’une électrique peut être inférieure de l’ordre de 30 à 50 % par rapport à la valeur WLTP. Il n’existe aucune vérité à ce sujet, chacune ayant leur propre spécificités et technologies qui leur permettent de se montrer plus ou moins robustes face au froid. Cependant, après avoir énuméré les causes qui entraînent cette chute de l’autonomie, nous avons décidé de mesurer les différences dans le monde réel.
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L’an dernier, nous avons donc commencé par mesurer la compacte avec une température extérieure de 9 °C très exactement, avec des pneus été. Lors de ce premier Supertest, la Megane a affiché au final une consommation mixte de 17,9 kWh/100 km, ce qui se traduit par une autonomie totale théorique de 335 km. Un peu plus tard dans l’année, nous avons eu l’occasion d’effectuer le même trajet sous une température de 24 °C, qui s’est soldée par une moyenne de 15,6 kWh/100 km, soit 384 km d’autonomie. Avec 15 °C de plus, la Renault Megane e-Tech a présenté une consommation inférieure de 2,3 kWh/100 km, soit un écart de -13,2 %. Cela se traduit par un gain de 49 km d’autonomie.
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (kWh/100 km) | 16,9 | 20,5 | 16,4 | 17,9 |
Autonomie totale théorique (km) | 355 | 292 | 365 | 335 |
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (kWh/100 km) | 14,6 | 17,9 | 14,2 | 15,6 |
Autonomie totale théorique (km) | 411 | 335 | 423 | 384 |
C’est avec une Renault Megane e-Tech EV60 que nous avons mené ces exercices. Un modèle parfaitement similaire aux précédents, exception faite de ses pneus 3PMSF afin d’obtenir un ensemble hivernal plus cohérent et en phase avec la loi montagne qui concerne près d’une moitié des conducteurs en France.
Afin de pousser plus loin les mesures, nous avons planifié trois tournées sur notre boucle mixte de 100 km. L’une à froid, avec un véhicule stationné plus de 12 heures avant le départ et sollicité dès le démarrage avec la climatisation en mode automatique à 21 °C, ainsi que le siège et volant chauffants enclenchés. Puis une seconde boucle dans la foulée (près de deux heures plus tard) avec très logiquement l’habitacle et la chaîne de traction à température. Et enfin une troisième, pour mesurer l’impact des pneus spécifiques montés sur cet exemplaire. Commençons par là.
Impact des pneus toute-saison : +0,3 kWh/100 km
Coup de bol du redoux en fin d’année, nous avons pu profiter d’une température de 10 °C afin d’effectuer le parcours avec le même protocole (véhicule à température) que l’an dernier, où notre Megane d’essai embarquait des pneus été. Ce premier exemplaire disposait de Goodyear Efficient Grip Electric Drive 215/45 R20 avec les notes A, B et 68 dB (efficacité énergétique, adhérence sur sol mouillé et niveau sonore respectivement). La Megane qui nous intéresse aujourd’hui était chaussée de pneus Goodyear Vector 4Seasons Gen-3 Electric Drive de même dimensions et notés A,B et 72 dB. Ces deux références disposent donc de la même classification en matière de consommation d’énergie.
Au terme de notre boucle mixte de référence de 100 km, nous avons noté une moyenne de 18,2 kWh/100 km, soit seulement 0,3 kWh/100 km de plus qu’avec des gommes été. Autrement dit, un pneu toute-saison, tout du moins de même classe énergétique, a un impact quasi insignifiant sur la consommation (- 7 km d’autonomie moyenne ici), que l’on pourrait tout aussi bien à mettre au crédit de notre conduite, humaine malgré notre protocole strict.
Rappelons que, s’ils sont dûment reconnus, les pneus été homologués en hiver (appellation officielle) ne présentent pas les mêmes performances en hiver que des gommes spécifiquement étudiées pour cette saison. Nous vous invitons à découvrir ou redécouvrir notre article à ce sujet. C’est pour cette raison que la plupart des pneus hiver affichent une note nettement moins séduisante en matière de consommation d’énergie. Rappelons que d’après nos estimations, il faudra envisager près de 1 kWh/100 km de plus en passant de A à B, et près de 2 kWh/100 km en passant de A à C. Mais nous attirons votre attention sur le fait qu’il s’agit d’observations dans le monde réel, et non pas de mesures laboratoires.
À lire aussi Essai Renault Megane e-Tech : les consommations, autonomies et performances mesurées de notre SupertestAutonomie par 0 °C à froid : 305 km
Ceux qui peuvent préchauffer à l’avance l’habitacle pendant que la voiture est en charge préserveront davantage l’autonomie, bien que la consommation électrique à l’arrêt devra entrer en ligne de compte pour ceux qui suivent leur budget. Pour mettre tout le monde d’accord, mais surtout pour pousser plus loin l’exercice, nous avons décidé d’effectuer une première boucle avec une voiture froide et tous les éléments de chauffage enclenchés dès le départ. Le pire des scénarios pour une voiture électrique.
Sans surprise, la consommation a explosé dès les premiers relevés intermédiaires, avec notamment une moyenne de 20,1 kWh/100 km sur la première section de route secondaire, contre 13,6 kWh/100 km en été par exemple ! Ce sont là surtout les effets du chauffage, très énergivore lors des premières minutes d’utilisation, et ce malgré la présence de la pompe à chaleur sur ce modèle d’essai. Cependant nous avons remarqué que le compteur de consommation était bien moins affolé au bout d’une quinzaine de minutes, alors que le système a réduit son intensité après une demi-heure, signe que l’habitacle était à la température demandée.
Au terme de ce parcours de 100 km, la compacte électrique a affiché une moyenne générale de 19,7 kWh/100 km, soit 305 km d’autonomie en prenant en compte la capacité nette annoncée. Mais rappelons-nous que ce calcul peut être faussé en raison d’une batterie froide au départ, et donc d’une capacité réduite. On y reviendra.
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (kWh/100 km) | 20,1 | 21,4 | 17,6 | 19,7 |
Autonomie totale théorique (km) | 299 | 280 | 341 | 305 |
Autonomie par 0 °C à chaud : 322 km
Cependant, rappelons que la batterie gagne en capacité au fur et à mesure qu’elle monte en température. Elle ne sera jamais sur sa plage de fonctionnement optimale en raison du froid extérieur, mais bien meilleure. Aussi, les pneus, la mécanique et l’habitacle à bonne température améliorent également le bilan. Et notons aussi la spécificité du système de chauffage de la Mégane, qui récupère la chaleur de la mécanique et de la batterie pour réchauffer l’habitacle.
Le froid a alors un impact plus réduit sur les consommations et autonomies. Et c’est ce que nous avons rapidement observé lors de ce second exercice sans laisser le temps à la voiture de souffler. Au terme de cette boucle, nous avons enregistré une moyenne de 18,6 kWh/100 km, soit 1,1 kWh/100 km de moins (-5,6 %). Cela permet alors à la Renault Megane e-Tech de bénéficier en théorie d’une autonomie mixte sur ce parcours de 322 km.
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (kWh/100 km) | 17,5 | 20,9 | 17,5 | 18,6 |
Autonomie totale théorique (km) | 343 | 287 | 343 | 322 |
Capacité de la batterie : une réserve variable
S’il ne nous a pas été possible de mesurer précisément la quantité d’énergie disponible, nous avons croisé la perte d’autonomie (en se basant sur le pourcentage lui même indexé sur la capacité) à l’autonomie totale théorique que nous avons calculé plus haut. Au terme de la première boucle, nous avons ainsi remarqué un écart de -13 % entre les deux valeurs. Ce qui signifie que la batterie aurait perdu d’autant en capacité sur l’ensemble du parcours, soit 8 kWh de moins qu’annoncé pour imager. Voilà qui, au strict regard de l’évolution de la jauge, laisserait à la Mégane plus que… 264 km d’autonomie. Dans le détail, précisons que cette méthode de calcul peu précise mais proche de la réalité a permis de découvrir une capacité approximative, on insiste sur la notion, de 49,5 kWh au cours du premier trajet aller (avec une batterie à température ambiante de 0 °C au départ, donc), et de 54,5 kWh au retour.
Lors de notre deuxième tournée, nous avons prêté une attention particulière à la jauge. D’après son évolution, nous avons donc noté un écart -6 % entre les deux résultats, ce qui indique une capacité nette disponible proche de 56,5 kWh. Ce qui signifie que la compacte pourrait parcourir 303 km dans ces conditions. Précisons que nous avons alors déterminé une capacité en hausse à 55,4 kWh sur le trajet aller, puis de 58 kWh au retour, toujours avec 0 °C à l’extérieur.
À lire aussi Essai – Renault Megane e-Tech EV60 : quelle différence de consommation entre été et hiver ?La capacité de la batterie n’est pas immuable, et évolue au fur et à mesure qu’elle chauffe grâce à son activité. D’un écart moyen de -17,5 % lors de la première heure d’utilisation à froid, nous sommes passés à un écart moyen de -3,3 % au cours de la dernière heure de mesure, soit après 4h de roulage. Voilà le temps qu’il faudra à peu près à une batterie pour retrouver sa capacité par 0 °C. Bien sûr, cela sera bien plus rapide sur autoroute où elle est fortement sollicitée, et moins rapide en ville.
Donc, si les faits sont là (c’est un principe physique), il n’est pas vraiment permis de prendre en compte cette perte de capacité à une température donnée pour plusieurs raisons. La première : plus on roule, plus la capacité augmente (et donc l’autonomie avec). Ensuite parce qu’il faudrait disposer d’outils bien spécifiques pour mesurer avec précision la capacité réelle de la batterie à un moment donné, puisqu’il est assez peu rigoureux de faire des extrapolations à partir de la jauge. Enfin, chacun devrait en mesure d’estimer l’autonomie sans sortir la calculatrice et se creuser la tête jusqu’au sang. C’est pour cela que nous conserverons la capacité utile annoncée pour établir le tableau des autonomies, comme toujours.
Capacité estimée (en kWh) | Ecart capacité utile annoncée vs utile estimée (en %) | |
1ère tranche | 49,5 | -17,5 |
2ème tranche | 54,5 | -9,2 |
3ème tranche | 55,4 | -7,7 |
4ème tranche | 58 | -3,3 |
Consommation : comment évolue-t-elle ?
Comme nous l’avons vu dans un précédent article, de nombreux paramètres viennent jouer sur la consommation d’une voiture électrique en hiver. Pour commencer, les pneus peuvent avoir une forte influence. Cependant, notre essai a démontré que des gommes de même classe ont un impact insignifiant, qui peut tout aussi bien provenir de la conduite. Surtout que c’est en ville où les écarts étaient les plus sensibles, ce qui veut dire, à mettre au conditionnel, que nous avons pu être confronté à un cycle de feux tricolores moins avantageux que la première fois.
En matière de chauffage, il ne faut plus raisonner en terme de distance, mais de temps. Que ce soit à l’arrêt ou en roulant, la consommation d’un système sera toujours la même. Cependant, une fois en marche, la moyenne affichée au tableau de bord tiendra compte de la distance. Plus la vitesse augmente, et donc plus l’on fait de kilomètres en un temps donné, plus la consommation moyenne du dispositif baisse. C’est mathématique.
Ce qu’il est important de noter, c’est que le chauffage, dans ce cas précis en tout cas, fait considérablement augmenter la consommation sur le premier quart d’heure, et se stabilise à partir de 30 minutes. C’est à ce moment là, sur notre boucle d’essai, où nous arrivons en ville. Preuve en est avec nos relevés intermédiaire. Nous avons enregistré à l’aller une moyenne en ville de 16,0 kWh/100 km (parcours à froid), contre 15,9 kWh/100 km (parcours à chaud). De plus, notons que les moyennes enregistrées lors de ce second parcours avec le véhicule chaud sont assez proches de celles relevées lorsque nous avons effectué le premier essai sous 10 °C, avec respectivement 18,6 kWh/100 km contre 17,9 kWh/100 km.
Autonomie : à quoi faut-il s’attendre ?
Il existe plusieurs manière de calculer les écarts d’autonomie par rapport à un référentiel. Certains préfèrent reposer sur l’autonomie mixte WLTP, d’autres sur l’autonomie réelle déjà constatée avec une température plus favorable. Nous verrons les deux, mais rappelons que nous avions alors mesuré une autonomie théorique de 384 km en été, avec une consommation de 15,6 kWh/100 km.
En prenant pour référentiel la valeur WLTP de 428 km pour ce modèle, nous constatons alors un écart de -28,7 % avec une voiture froide par 0 °C (305 km pour 19,7 kWh/100 km) et tous ses équipements en marche comme ils devraient l’être. A chaud, le bilan est un peu plus favorable avec une différence de -24,8 % (322 km pour 18,6 kWh/100 km) et assez proche de celui qu’on a obtenu l’an dernier (un écart de -21,7 % pour 335 km d’autonomie). Enfin, en été rappelons que la différence n’était que de -10,3 % (384 km pour 15,6 kWh/100 km).
En se basant sur cette dernière valeur de référence, les écarts sont moins marqués avec -20,6 % dans la moins favorable des situations, et – 16,2 % avec une voiture ayant déjà roulé plus de 2h et 100 km.
Autonomie totale théorique (en km) | Ecart (en %) | |
Autonomie mixte à 0 °C à froid | 305 | -20,6 |
Autonomie mixte à 0 °C à chaud | 322 | -16,5 |
Pour se prendre une dernière fois la tête avec les maigres performances de la batterie à froid, nous avons alors estimé l’autonomie à seulement 264 km lors de la première boucle, et à 310 km au terme de la seconde. Ce qui représenterait alors une chute d’autonomie allant de -27,6 % dans ce dernier cas, à -38,3 % dans le pire des cas. Mais, comme nous l’avons répété à plusieurs reprises, il est assez difficile de donner du sens à une telle interprétation avec une capacité aussi évolutive.
Recharge : aucune différence sur l’autoroute
La recharge rapide à froid peut s’avérer plus longue qu’en temps normal. C’est le fruit d’une procédure de sécurité qui bride la puissance afin de ne pas dégrader la batterie. En revanche, une fois sur l’autoroute, cette dernière a déjà plus ou moins retrouvé sa capacité initiale. Pour optimiser encore plus le système, certaines voitures disposent même d’un système de préconditionnement de la batterie afin de bénéficier des meilleures puissances de recharge.
Très logiquement (puisque nous le conseillons) nous n’avons pas effectué de recharge à froid. De plus, nous n’avons pas eu l’occasion d’effectuer une recharge par 0 °C sur la route, puisque le thermomètre s’est montré étonnamment clément en fin d’année. Ainsi, lors d’un exercice habituel (avec 5 °C à l’extérieur), nous n’avons observé aucune différence avec les mesures effectuées l’an dernier : la Megane e-Tech a pu faire son plein (10->80 %) en 37 min une fois encore, avec des puissances intermédiaires assez similaires. Rappelons à ce chapitre que les batteries peuvent en tout cas former leur propre « bouclier thermique ». C’est un phénomène que nous avons observé avec le Skoda Enyaq iV 80 : alors qu’il faisait 7 °C à l’extérieur, le thermomètre du véhicule, alors trompé par la chaleur dégagée par la batterie, indiquait une température de 20 °C.
Conclusion : l’hiver n’est pas une fatalité
L’hiver, tout du moins à 0 °C (les effets seraient plus importants en dessous), est particulièrement rude pour les voitures électriques. Cependant, ce sont bien les premières dizaines de minutes d’utilisation qui pèsent le plus sur la balance, avec des consommations élevées et une batterie à la capacité réduite. Mais ces deux paramètres s’adoucissent au fil des minutes et des kilomètres, et la voiture retrouvera alors de meilleures performances énergétiques. Le froid n’est donc pas une fatalité sur le strict plan de l’autonomie : malgré une température ambiante de 0 °C, nous avons presque retrouvé les chiffres enregistrés avec une température de 10 °C.
Mais il convient toutefois de prendre des précautions avant le départ, en veillant à conserver une charge suffisamment confortable pour prendre la route le lendemain, que ce soit pour un trajet quotidien ou un long voyage. Dans tous les cas, si votre voiture est garée dehors et/ou n’est pas branchée durant la nuit, veuillez à conserver au minimum 20 % de charge restante. Sinon, nous vous recommandons de faire un appoint la veille après avoir suffisamment roulé : l’exercice sera plus rapide et moins néfaste pour la batterie. Côté chauffage, vous serez seul juge à bord. Si vous le pouvez, lancez le système avant de partir. Et cela est aussi vrai lors des recharges intermédiaires sur autoroute : préférez lancer le chauffage une dizaine de minutes avant de vous débrancher. La recharge sera à peine plus longue, mais vous y gagnerez en consommation. Dans tous les cas nous vous conseillons de vous montrer moins gourmand en chauffage après une demi-heure d’utilisation, surtout si votre véhicule ne dispose pas de pompe à chaleur.
Je ne comprends pas ce que font les constructeurs? pourquoi ne s’unissent ils pas…pour supprimer l’hiver tout simplement? Ca résoudrait tous les problèmes liés à cette saison qui ne sert a rien :) (je me doute que le lobby des vendeurs de reblochon et fromage a raclette ne l’entend pas de cette oreille)
a quand le meme test avec la version SANS pompe a chaleur, histoire de voir si cette option est indispensable ou pas ?
Pour la « fatalité » de l’hiver chez nous je voudrais rappeler que les pays nordiques sont de gros acheteurs voitures électriques…
Concernant le chauffage, je voudrais dire un mot. A part pour les longs trajets, quand on prend sa voiture on est habillé comme pour aller en extérieur donc j’imagine que les gens font comme moi, ils ne mettent pas le chauffage pour une grande parties des déplacements. Quand on a pas froid dehors en plein vent, on a pas froid abrité dans une voiture, non?
Sur MG ZS, la différence varie entre +20 et +30% en fonction de la température. Quand il fait +5 ou -5° la différence est importante. Ensuite il faut rouler ! Sur des trajets courts, genre 5/10 minutes, je suis sur que ça pourrait même monter à +50/+100%. Plus les trajets sont longs, plus le « cout » énergétique de la mise en température de la batterie (et de l’habitacle) est amorti dans le temps. Trajets courts + hiver = conso qui explose tout.
Même chose en été cela dit. J’avais fait un trajet moyen sur nationale (250km aller retour), je commençais vers les 19kwh/100 dans les premières 10 minutes, pour finir à 14/15 au bout des presque 2h de trajet. En hiver c’est pareil, mais c’est plus marqué bien évidemment.
Même si une VT est aussi impactée par le froid, on ne peut pas considérer (à nouveau) que le VE apporte du progrès sur ce point…! Et on ne parle pas des recharges par – 10deg si il faut attendre ailleurs que dans une station service…
Pour ceux que la science intéresse et l’impact de la température ambiante sur les LIB’s (Lithium Ion Batteries).
On pourrait en déduire que les batteries solides seraient moins affectées peut être.
« First, the low temperature will affect the property of electrolyte. With the decrease of temperature, the viscosity of the electrolyte will increase, which will reduce the ionic conductivity. The internal resistance will subsequently rise due to the increase in the impedance of the directional migration of chemical ions »
Extrait de:
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1002007118307536#:~:text=The%20acceptable%20temperature%20region%20for,lithium%20plating%20and%20thermal%20runaway.
Il serait intéressant de faire le même test avec une voiture disposant d’une batterie LFP. L’Atto 3 peut sembler toute désignée, ayant une capacité de batterie équivalente à la Mégane.
Il est normal lors des baisses de température, que la densité de l’air augmente, la pression des pneus diminue et donc que la force nécessaire à l’avancement du véhicule augmente. Par contre, ce qui est bizarre est la capacité énergétique batterie qui diminue avec le froid et remonte en chauffant. Il y a là une contradiction avec les lois physiques de conservation de l’énergie. Elle est partie où et elle revient d’où, lors du cycle de température. A mon avis, ce n’est pas la capacité qui bouge, mais la tension (fem : force électromotrice), ce qui fait bouger la puissance disponible de la batterie. Lorsqu’il fait froid, la résistance interne des cellules doit augmenter significativement, limitant aussi la tension délivrée au groupe moteur. Celui-ci, pour maintenir la puissance du véhicule, demande plus de courant à la batterie, ce qui augmente de facto, la consommation en Ah et diminue donc l’autonomie. Puis au bout d’un moment d’utilisation, la température des cellules augmente, impliquant celui de la tension et la baisse du courant, la batterie retrouve ces caractéristiques nominales, mais avec bien-sûr en moins l’énergie déjà consommée.
Autre point, celui du chauffage.
Comme le groupe moteur possède un rendement, il faudrait mieux utiliser les pertes joules pour chauffer l’habitacle (ce que fait très bien le moteur thermique). Allez, estimons ce que cela pourrait faire disons sur autoroute. Avec une consommation de 18.5kWh/100 à 120km/h, cela fait une puissance de 22.2kW. Si le rendement du groupe moteur fait 95%, cela donne une dissipation thermique totale de 1110W. Si le système de refroidissement est bien conçu, une bonne partie pourrait venir aider à chauffer l’habitacle, voire la batterie. Est-ce que nos constructeurs le font ?
Il manque l’essentiel la température batterie. Les constructeurs la cache et, il faut un dongle OBD pour l’obtenir.
Vous pouvez faire les tests que vous voulez si la batterie est froide la consommation sera importante.
Le froid augmente la résistance interne de la batterie (c’est vrai pour toutes les batteries Ion LFP Gel Plomb, c’est lié à la chimie des batteries, c’est contre-intuitif, oui).
La puissance instantanée consommée P=UI=RI²
Donc si la voiture dort dans un garage les résultats seront différents.
Si la voiture vient d’être rechargée en (DC plus qu’en AC, ça dépend de la puissance) la température augmente, les résultats seront différents.
Sérieux, comment peut on réaliser les tests sans maitriser le paramètre température de batterie ?
Pas meilleur en autonomie que la Zoé. C’est fou. Pourtant la a déjà 400 qui est déjà bien
Ma 1ere vrai expérience ‘Long Range’ cette semaine avec mon ID3 pro S. Trajet Haguenau-Bienne AR, 275 km 3/4 voie rapide et autoroute, 1/4 ville, 1°c ext en moyenne, Aller aux vitesses limites, 20°c habitacle. Retour 18°c habitacle + siège chauffant, 10 km/h sous les vitesses max autoroute/voie rapide, reste aux limites. Aller conso moyenne 21,8 kWh/100, Retour 19,8 kWh/100. Faut dire qu’à l’Aller les conditions de vents étaient dantesque…
En comparatif j’avais fait colmar-haguenau 115 km en septembre sous 20°c ext avec conso moyenne de 14 kWh/100.
Avec ma Zoé 52kw 110 cv la plus efficiente des zoé , pneus neige Michelin alpin 6 sur jantes 15 , prechauffage une fois sur deux, temperatures entre -5 et -15 mi janvier , routes et col de 15 de montagne jurassien , autoroute à 110 sur 50km , chauffage 22 degrés environ , conso environ 19kw (dont 9 kw chauffage et 10kw recuperés en descente ); excellente Zoé française à 27000e assez légère (conso été meme parcours 12 kw) , 10000 à 15000 euro moins chère qu’une Tesla 54kw
Le lobbying Renault habituel pour essayer de vendre la megane comme un VE efficient à encore frappé.
Vous lui faite passer et repasser toujours un maximum de test pour essayer de justifier un rapport qualité/prix qui n’est pas au rendez vous de la concurence passée et actuelle, beaucoup de chiffre, test et vidéo factuels sont disponible pour le prouver.
Alors que prendre une id3, la chaussée en pneu hiver à -5° ne vous dérange pas d’en faire votre test référence pour cette voiture, sans jamais la repasser au banc de vos differents tests?
Un kona est plus efficient pourquoi ne pas le faire passer aussi souvent que la mégane?
Une e208 se vend beaucoup plus, pourquoi n’a t elle pas le droit à autant de test ou d’article?
Pourquoi n’a telle pas le droit à son raccourci en haut de la page?
Alors que la Zoé y a droit aussi sachant que ses ventes deviennent anedoctiques?
Vous faites de l’excellent travail mais quand il s’agit de certaines marques, il y a parfois un manque d’objectivité.
quelle chimie de batterie lfp nmc….
« la climatisation en mode automatique à 21 °C, ainsi que le siège et volant chauffants enclenchés »
Trajet effectué en maillot de bain ?
Je reviens d’un trajet de 180 km, il faisait -3 au départ et entre 3 et 4° au retour, le chauffage est réglé à 19°, et j’étais en teeshirt, manche longues, mais teeshirt classique en coton
sièges et volant chauffants au départ, mais rapidement coupés.
conso affichée : 18.7 kWh
circulation au régulateur réglé à 110 km/h ou 90 km/h réels c’est à dire vitesse maximales de voies empruntées.
véhicule : ENiro 64 kW de 2019, pneus été chinois bas de gamme
A aucun moment il n’est fait référence au type de batterie. Celle de la Mégane – NMC (Nickel Manganèse Cobalt) – n’est-elle pas plus performante par grand froid que la batterie LFP (Lithium Fer Phosphate) ?
Tout çà est bien compliqué.
Déjà que le VE est victime de difficultés pour la recharge (disponibilités bornes, tarifs, …), si on ajoute des contraintes météo… on dégrade la situation.
Il faut dissocier les énergies :
Pour la 2ème, par exemple, mesures de consommation :
Pour la 1ère, par exemple, mesures de consommation avec températures ext 5° 20° 34°:
Après çà on peut comparer les 2 utilisations d’énergie et entre véhicules.
Pour la capacité batterie :
Cela fait plein de mesures, je sais… Cela permet de faire des comparatifs, d’avoir des ordres de grandeur.
Pour les affichages de capacité, consommation et autonomie, c’est un sujet à gérer par les constructeurs.
En attendant de nouvelles technologies de batteries faut faire avec l’hiver.
Pendant ce temps là avec la Nissan leaf par -2 à -6° avec pré conditionnement de l’habitacle, j’ai une augmentation de seulement 2 a 3 kWh/100km…
Et en partant a 100%, ce qui n’est pas la meilleure situation pour faire baisser la consommation (régénération très faible)… Mais il y avait principalement de la voie rapide a 90km/h.
En ayant eu ma leaf neuve pour 13000€ avec option, toute remise et prime déduite. Elle reste pour moi toujours imbattable, même si elle a que 285km d’autonomie WLTP, que je dépasse régulièrement en été depuis 4 ans…
De mon point de vue la Mégane, n’innove pas spécialement en efficience ou efficacité. Mais même les dernières productions ne sont pas accès spécifiquement sur l’efficience ou l’efficacité.
Peut être éventuellement la ioniq6 qui semblerait vouloir reprendre le flambeau de la ioniq 28… Mais qui a mon avis n’y arrivera pas.
La leaf 40 (36kwh utile) et la ioniq 28 était des exceptions en terme de rapport prix/prestations/efficience/efficacité. Qui n’ont toujours pas de remplaçant sur le marché, et c’est pas la MG4 avec son coffre de Zoé et ses consommations qui semblent élevé sur les retours utilisateurs qui est une alternative. Sans parler du doute sur la fiabilité a court, moyen, et long terme. du logiciel et de l’ergonomie perfectible.
Très intéressant ! merci !
Article bien détaillé et intéressant !
« Plus la vitesse augmente, et donc plus l’on fait de kilomètres en un temps donné, plus la consommation moyenne du dispositif baisse. C’est mathématique. »
Fort juste mais c’est aussi parce que plus on va vite cette première heure, plus il y a d’effet aérodynamique, donc la consommation augmente avec cette vitesse (autoroute?). Ainsi la part allouée au chauffage de l’habitacle initialement froid, va diminuer en proportion ! :)
Intéressant, et cela corrobore mon ressenti (j’ai aussi la Mégane avec PAC et pneus 4 saisons). L’autonomie est décevante lorsque je fais beaucoup de petits/moyens trajets par temps froid, malgré une conso maitrisée (je chauffe peu, 15 à 18°+ sièges chauffants). J’ai parfois suspecté une problème sur la batterie en essayant de déterminer sa capacité.
Mais lors de grands trajets autoroutiers par temps froid, je retrouve une autonomie correcte, à peine moins bonne que quand il fait plus chaud. La variation de capacité apparente semble donc réelle, mais finalement pas pénalisante sur grands trajets.
L’incidence des pneus, de la température extérieure et du vent est importante…quelque soit la motorisation. Les véhicules équipés de pompe à chaleur s’en sortent mieux en electrique. A nouveau , le sujet de l’efficience est primordial sur les VE. Nous savons tous qu’une marque reste en avance sur ce sujet, tous les tests le prouvent.
Je me souviens avoir pu rallier tout juste Paris depuis Nevers (230 km) avec une model 3 LR 2020 par -3 c et forte bise de face . En revanche j’ai pu faire en été un Turin Uzes (plus de 500 km) avec presque 20% de charge à l’arrivee…avec le nouveau model 3, je note une remarquable amélioration de l’autonomie par temps froid. La batterie se vide beaucoup plus lentement en parking même par -10c (parking extérieur en station de ski). Pour conclure, il me semble que le choix d’une berline ou d’un break est à recommander pour ceux qui souhaitent garder une forte autonomie en hiver. Pour en avoir vu une blanche hier près de mon garage, je comprends néanmoins que l’on puisse craquer pour la Megane, très réussie sur le plan esthétique…